LA CRISE DE LA CRIMINALITÉ ENVIRONNEMENTALE - page 56

56
Le parc national des Virunga, à la frontière avec l’Ouganda et
le Rwanda, a été durement touché par le génocide rwandais et
la crise des réfugiés. Il a servi de terrain de combats lors de la
guerre du Kivu et constitue encore aujourd’hui une source de
financement pour de nombreux groupes armés. La multitude
de groupes militaires opérant dans la région a fait des Virunga
l’un des parcs les plus dangereux du pays. On y trouve notam-
ment le FDLR, l’Union pour la réhabilitation de la démocratie
au Congo (URDC), divers groupes Maï-Maï et le M23, jusqu’à
son démantèlement en 2013. Le commerce du charbon de bois
est l’un des nombreux trafics lucratifs perpétrés dans le parc,
avec l’exploitation de grumes, l’extraction de l’or et la culture
de la marijuana
112
. Près de deux cents gardes-chasse y ont été
tués depuis 1996. En 2008, leur siège a été attaqué par des parti-
sans du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).
L’année précédente, des miliciens avaient massacré sept gorilles
de montagne, une espèce en voie de disparition présente dans
le parc, en représailles contre les actions visant à perturber la
production et le trafic de charbon de bois et de grumes
113
. Le
FDLR contrôle certaines parties du parc et conduit régulièrement
des opérations à partir de ces zones. Depuis 2011, ce groupe
est responsable de la mort de 20 gardes dans le parc. En janvier
2014, lors de la dernière attaque, une vengeance contre le renfor-
cement des patrouilles dans les zones de production de charbon
de bois d’après les médias, un garde a trouvé la mort et deux
autres ont été blessés
114,115
. La Réserve de faune à okapis, située
dans la forêt de l’Ituri, au nord-est de la RDC, près de la frontière
avec le Soudan du Sud et l’Ouganda, est tristement célèbre en
raison d’une attaque particulièrement destructrice des Maï-Maï
« Morgan » en 2012. Les miliciens braconnent les éléphants,
exploitent les mines d’or et d’autres ressources présentes dans
le parc. Ils commettent également de graves violations des droits
de l’homme, telles que portage forcé, viols collectifs, enlèvements
avec demande de rançon, esclavage sexuel ou meurtres
116
. Le
groupe a attaqué les fonctionnaires du parc, tuant au moins trois
personnes ainsi que 14 okapis, une espèce fortement menacée,
afin de se venger des actions des gardes visant à perturber leurs
activités illégales dans le parc
117
.
1...,46,47,48,49,50,51,52,53,54,55 57,58,59,60,61,62,63,64,65,66,...108
Powered by FlippingBook