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travaux et on y constitua une bibliothéque. On employait la langue allemande

quand on discutait, non par mépris pour la langue-mére, mais parceque les mem-

bres holsteinois étaient les plus nombreux, un fait qui au cours des années devint

funeste pour la société. Struensee avait en effet comraencé de renouveler toute

l’organisation médicale du Danemark; mais aprés sa chute cette réorganisation

traina en longueur. Alors les Holsteinois, prévoyant que les nouveaux postes d’étåt

seraient reservés aux seuls danois de naissance, quittérent le Danemark pour finir

leurs études en Allemagne ou pour chercher des postes de chirurgiens de la marine,

situations qu’ils pouvaient occuper méme avec une instruction incompléte.

A coté de cette société il y en avait d’autres, comme la

Société d’exercice mé­

dicale (Societas exercitatoria medica, Det medicinske Øvelsesselskab),

fondée en 1774

et existant encore en 1785. On ignore le nom de son fondateur, qui fut tres pro-

bablement J. G. Tode. Les membres étaient tous de jeunes étudiants en médicine;

on y préconisait le latin, discutant de méme maniére que les chirurgiens, mais

surveillant toujours les formes académiques pour se distinguer des chirurgiens

illettrés.

La Société de discussion médicale (Societas disputatoria medica, Det medi­

cinske Disputer-Selskab),

1774—85, fondée par

M. Saxtorph

se proposait — outre les

discussions — d’éditer une périodique, qui n’a jamais paru; elle est peu connue

parcequ’il ne nous en reste, que de rares documents. Toujours est-il, que Tode

voyant une concurrence dans cette société, fonda pour la combattre la

Société

philiatrique (Societas philiatrica, Det lægekyndige Selskab),

1787—91, dans laquelle

il admit les pharmaciens, les dentistes et d’autres qui gardaient un interét quel-

conque pour la médecine, mais elle dura tres peu.

L ’incertitude de l'organisation sanitaire s’était montrée funeste pour les socié-

tés d’étudiants et une association médicale qui désirait prospérer, devait seulement

comprendre des membres ayant fini leurs études pour faire la pratique en ville

ou pour obtenir quelque place de l’étåt.

La

Société de Médecine de Copenhague

(Det medicinske Selskab i København),

fondée en 1772 et constituée exclusivement par des docteurs en médecine, existe

encore de nos jours et prospére toujours. Le titre de docteur était de rigueur pour

y entrer, car on n’y admettait que des médecins pratiquants comme membres,

et la fondation du roi Christian VI de 1732 avait enjoint que la libre pratique

appartenait exclusivement aux docteurs en médecine. La société en question

fut d’abord simplement une compagnie de médecins praticiens, sans aucun but

scientifique.

La Société de Médecine de Copenhague

compte parmi les plus anciennes. Seule

la

Rogal Medicat Societg

d’Edimbourg, fondée en 1737, peut se vanter de lui étre

antérieure. Les organisations médicales encore plus anciennes avaient pris la

forme d’académies, et c’est la dite Société Écossaise et l’Académie de Ghirurgie

de Paris, datant de 1732, qui servirent de modéle å la Société Copenhagoise.

On ne connait pas le nom du fondateur de notre société, mais on ne se

trompe pas beaucoup en indiquant

J. C. Tode,

bien qu’il partage cet honneur avec

quelque d’autres, parmi lesquels figurent ses anciens camarades d’Edimbourg, for­

mant le comité constituant. La premiere séance fut tenue le 14 octobre 1772, mais

l’anniversaire de ce jour mémorable se célébrait le 11 octobre, date de la nais­

sance du prince héretier Frederik, que toute la nation regardait comme le pro-