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tecteur des arts et des sciences, parcequ’il s’était fait nommer président de l’Aca-

démie des Beaux-Arts å Copenhague et de la Société des Sciences å Drontheim.

Les Statuts de notre Société spécifiaient que les membres étaient tenus d’assis-

ter aux assemblées et qu’ils devaient, chacun å leur tour, apporter des articles

qu’on lisait en séance pour plus tard les faire circuler parmi les membres, afin

qu’ils pussent les censurer. II va sans dire que quand l’interét de la nouveauté

fut disparu les membres essayérent de toute maniére de se soustraire å leurs

devoirs, bien qu’ils fussent menacés d’une amende de 4 sous. Peu de membres

assistaient aux réunions de la Société, néanmoins on faisait des progrés et, en 1774,

on pouvait éditer le premier tome

(Collectanea)

des articles, lus dans les séances.

Le nombre des adhérents n’était pas bien grand. En 1775, on comptait seule-

ment 9 membres ordinaires, 15 correspondants et 8 honoraires, ces derniers étant

les professeurs danois les plus connus. La méme année, on augmentait considé-

rablement le nombre des membres honoraires, élisant les maitres de la clinique

de Vienne. Par ces élections on voulait obtenir une certaine autorité å l’étranger.

Pour la méme cause, on sollicita, en 1782, du roi le droit de s’appeller »royale«,

titre qui s’obtint facilement et qui méme fut suivi d’un cadeau de 200 écus pris

sur la cassette du souverain; cette somme fut longtemps la seule fortune de la

compagnie. Le prestige de la société s’étant accru considérablement, de nombreux

médecins étrangers postulérent pour le titre de membre correspondant. D’autres

s’adressérent å la Société pour avoir des conseils dans des cas difficiles et le Pro-

fesseur Tenon de Paris lui demanda des renseignements sur les hopitaux de

Copenhague, quand l’Hotel-Dieu dut étre reconstruit aprés l’incendie de 1772.

Les séances furent ajournées pendant l’attaque de Copenhague en 1801, mais

peu aprés, en 1803, on élargit le cadre de la société en ajoutant la médecine théo-

rique å la pratique. En méme temps on décida que, les sciences médicales étant

intimement liées aux sciences naturelles, on noinmerait un certain nombre de

naturalistes comme adhérents; en consequence quelques Communications furent

faites sur des sujets d’histoire naturelle médicale.

Le bombardement de Copenhague en 1807 plongea la société dans la misere.

Une bombe étant tombée sur le meuble contenant les valeurs achétées avec les

200 écus, celles-ci furent brulées et on n’eut plus aucunes ressources. La Société

s'adressa alors au roi Frederik VI, qui donna la méme somme que son prédéces-

seur. Les 200 écus du roi ne suffisant pas, on exigea des membres une cotisation

annuelle (antérieurement ils ne payérent que leur part des dépenses faites dans

l’année); mais comme la misere tirait en longueur on sollicita une subvention du

gouvernement, qui aprés plusieurs délibérations concéda 500 écus pour chacune

des trois années suivantes. Malgré la situation économique misérable la Société

contribua sérieusement å l’élévation nationale du pays; bientot elle abandonna le

latin pour la langue danoise. Aprés quelques années pénibles elle avait regagné

du prestige et les rapports å l’étranger s’étaient rétablis. La Société était favor-

ablement connue partout, méme en Amérique, et les savants de Philadelphia en-

voyérent pendant de nombreuses années de grandes collections de livres, dont elle

disposa, pour le plus grand nombre, en faveur de la bibliothéque universitaire de

Copenhague. Les richesses de celle-ci s’en accrurent considérablement. Comme

il était alors de mode d’étre membre correspondant de la société Copenhagoise,

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