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introduisit dans ses statuts un article spéfifiant, que nul professeur ne pourrait
étre adhérent å la Philiatrie. En tout cette Société fit de l’opposition non seule-
ment å la Société royale de Médecine mais encore aux autorités, quelques qu’elles
fussent. Un des premiers sujets qu’on discuta, fut la distribution des emplois
sans népotisme. On demanda que les places libres des hopitaux fussent annon-
cées dans les périodiques médicaux et dans les journaux politiques. Gertainement
des décisions de cette sorte éloignaient les anciens, mais au point de vue de la
science, la Philiatrie obtint bientot une position de tout premier ordre, car la
nouvelle anatomie pathologique y avait trouvé un domicile et å peu pres å chaque
séance on y demontrait des piéces anatomiques et des préparations pathologiques.
Cependant, comme je l’ai déjå dit, au début ce fut l’enseignement médical surtout
dont on s’occupa et on exigea non seulement une école mutuelle pour les chirur
giens et les médecins, mais aussi une série de nouvelles cliniques pour les spécia-
lités, comme la gynécologie, la pédiatrie, l’ophthalmologie, et encore de nouveaux
cours: d’histoire de la médecine, d’hygiéne publique, d’anatomie pathologique etc,
nouveautés dont les anciens ne comprenaient pas la nécessité. La Philiatrie ne
put pas mener ces projets å bonne fin, mais elle eut une influence incontestable
sur la réforme de l’enseignement qui vint quelques années plus tard (1842).
La spécialité de la Société était — outre l’anatomie pathologique — les grandes
questions sociales. Ainsi elle discutait l’abstinence et proposait comme moyen de
reduire l’abus de boissons alcooliques un enseignement public par des brochures
et des conférences, ne croyant qu’on put obtenir une diminution de l’alcoolisme
par des mesures légales. Une autre fois on traitait la possibilité de l’installation
de postes de secours médicaux å Copenhague, pour citer un exemple parmi beau-
coup d’autres, et des qu’on eut acquis une petite fortune on donna des prix pour
des mémoires concernant la médecine publique. Le principal de ces concours
avait pour titre:
Quels mesures doivent prendrt le public et les particuliers pour
procurer un meilleur traitement des aliénés en Danemark?
et par ce concours la
Philiatrie ouvrit une lutte acharnée, dont les résultats furent la réorganisation des
régles, observées jusqu’alors, l’érection de nouvelles maisons de santé et la sup
pression des anciens hospices d’aliénés. La lutte dura plusieurs années gråce
å l’opposition des municipalités provinciales, mais si le Danemark posséde actu-
ellement une bonne organisation pour les aliénés, elle est due å l’effort de la
Philiatrie.
La concurrence avec la Société royale de médecine se fit bientot sentir, car
on discutait souvent les mémes problémes (la fiévre puerpérale, les priviléges des
apothicaires, leur droits de vendre au détail les mémes denrées que les épiciers etc)
et pendant les années de guerre la décadence commen?a. On essaya de faire
revivre la Société en faisant comme pour la Société royale: on organisa trois
comités, un pour l’anatomie et la physiologie et deux autres pour la pathologie
interne et pour l’externe, mais sans grands résultats. C’était la Société royale
qui les emportait å présent, et l’union avec cette société, qui avait été discutée bien
des fois, s’imposa. On ne pensait plus aux professeurs, beaucoup de sociétaires
de la Philiatrie avaient obtenu eux-mémes ce titre, et c’était seulement un petit
nombre de membres, qui n’adhérérent pas aux deux sociétés.
L ’actuelle Société,
La Société de Médecine de Copenhague
(Det københavnske
KØBEKEAVNS
KOIIHO K£B IDLI GTEESK