beaucoup d’auteurs lui adressaient leur biographie avec leur production littéraire
qui était examinée et discutée, puis on votait sur l’admission du postulant. La
liste des membres correspondants montre qu’on n’admettait que les plus reputés.
II
y a un changement remarquable dans les sujets discutés å la Société dans
les années qui suivent son cinquantenaire. En 1823 on commence la premiere
enquete »sur la tubercuiose«, sans doute inspirée par les théories de Bayle et de
Laénnec; plus tard on distribue des prix d’honneur, institués par le conseiller de
justice
F. Hegewisch
å Kiel, pour des recherches physiologiques et on discuta des
problémes sociaux, comme l’épidémie de choléra de 1831, qui se repandit en Alle-
magne, et les précautions qu’il fallait organiser. En méme temps on n’oubliait
pas les cas remarquables de la pratique: ainsi la premiere embryx>tomie, faite en
Danemark en 1832, fut vivement discutée.
Mais parmi quelques membres et surtout parmi les médecins établis en ville
(qui avaient fondé une nouvelle société, la Philiatrie) un certain mécontentement
regnait. On désirait que tout médecin, méme le non-gradué, devait pouvoir y
étre admis et que la société devait renoncer å son ostracisme. La fondation de
Christian VI n’existait plus; déjå en 1788 la pratique était devenue libre pour tous
ceux, qui avaient passé leurs examens et la Société de Médecine semblait alors
préconiser les docteurs, bien que le titre ne contint plus un droit. Des la fonda
tion on avait admis quelques étudiants et quelques jeunes médecins aux séances,
mais å des conditions faites plutot pour les éloigner. A présent on demandait
plus de liberté et comme la Société ne voulait pas changer son reglement, les
admis, les derniers élus se misent en greve et renoncérent å l’honneur d’assister
aux séances. Cet étåt pénible dura quelques années et les jeunes gens trouvérent
un fort appui dans la rédaction de la
Gazette hebdomadaire des médecins
(Ugeskrift
for Læger), nouveau périodique, qui tournait l’ancienne société en ridicule.
En méme temps la Philiatrie commentja å attirer l’attention du public par
sa vive critique des ordonnances et des mesures de l’étåt et de la municipalité de
Copenhague, et la Société de Médécine chercha å l’imiter en prenant pour sujets
de quelques discussions des questions officielles d’actualité: l’organisation de la
vaccination, les privilégues des apothicaires etc., mais sans grands résultats. Aussi
il fut proposé å la Société de Médecine de s’unir avec la Philiatrie. En vérité
une telle union était une chose tout å fait naturelle, car un grand nombre de
médecins adhérait aux deux sociétés, et celles-ci avaient le méme but: la pro-
pagation de la médecine scientifique. On vota sur la question et la décision fut
négative. Les docteurs de l’ancienne école ne voulurent pas se rendre et la concur-
rence entre les deux sociétés continua. La Société de Médecine, qui voyait claire-
ment qu’il fallait faire quelque chose d’extraordinaire pour ne pas avoir le dessous
dans cette lutte, constitua alors trois comités spéciaux: un de statistique médicale,
un autre hygiénique et un médico-legal, pensant que le travail de ces comités
serait un bon supplément aux conférences et aux discussions des séances. On ne
s’y trompa point; pendant longtemps toute la vie de la Société resta dans les
comités. Le comité de statistique, dirigé par C.
Fenger
, acquit une telle impor
tance, qu’un médecin fut mis å la disposition du bureau statistique de l’étåt pour
surveiller l’enregistrement des mariages, des naissances et des décés de méme
que le dénombrement de la population. Le comité médico-legal s’occupa de
274