Previous Page  8 / 234 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 8 / 234 Next Page
Page Background

8

LE BARMAN MODERNE

Il faut y être né au milieu pour le savoir et le com

prendre. Vous qui la regardez de loin, qui ne la

connaissez point et qui savourez amoureusement « le

jus de la treille » ignorez totalement les journées de

labeur à fournir pour lui donner ce « bouquet » qui

vous enchante.

Je remercie chaleureusement mon grand-père de

m'avoir appris à la travailler, à la connaître à fond et

à l'aimer.

Ainsi, ce fut mon départ, un très bon départ, sur

mon futur métier, car dans notre carrière, 11 faut

savoir ce qu'est le vin, il faut connaître les grands

crus.

Grâce à mon grand-père, j'ai connu tout cela; il

m'a appris point par point, comme l'on apprend un

jeune enfant à ânonner les premières lettres de

l'alphabet.

Hélas!ce brave homme n'est

plus.Je

regrettecomme

aux premiers jours celui qui fut mon plus grand

conseiller, et, en quelque sorte, il a tracé ma route

de barman.

A 15 ans,je quitte le Médoc pour Bordeaux. J'arrive

chez une tante avec l'idée ferme et bien arrêtée de

suivre des cours particuliers de barman. Ce tout

premier apprentissage dura deux ans.

Doué pour ce travail, on me fit engager comme

commis dans un bar où j'ai, d'ailleurs, beaucoup souf

fert. Tout n'allait pas comme sur des « roulettes »,

mon chef étant très dur.

Un an environ après, je commence ma vie vaga

bonde. Je pars d'abord à Marseille comme comrnis,

puis comme demi-chef où je reste environ deux ans,

allant de bar en bar. Croyez-moi, amis aspirants,

amis débutants, c'est le meilleur des apprentissages.

Enfin, je me décide à monter dans ce grand Paris

que j'ignorais alors; ce grand Paris où je finis d'ap-