PRÉFACE
'
Les
liqueurs,
écrit le D• Varennes, sont néces–
sairement d'origine récente et postérieure
à
la
découverte de l'alcool. Jusque sous Louis "KIV
et Louis XV on considéra comme liqueur l'hy–
pocras qui, inventée, dit-on, par Hyppocras
puis perfectionnée par Alexis le Piémontais, fut
en honneur jusqu'au xvm
0
siècle. D'après le
Con.
fisewr
Royal
de 1737, l'hypocras, alors très en
vogue, se composait de deux pintes de vin blanc,
une livre de sucré, une once de cannelle, deux
grains de poivre blanc, un citron, et un peu de
maïs. Le tout macéré quelque temps puis passé
à
la chausse. Ce n'était donc pas une« liqueur
~
telle que nous l'entendons aujourd'hui, mais un
vin aromatisé.
Il semble que ce soit en France et en Italie
que les vraies liqueurs aient pris naissance. De
son voyage en Italie, Montaigne rapporte que
les Jésuites de Vicence etde Vérone fabriquaient
et vendaient des liqueurs. En 1636 le médecin
français Brouault eut l'idée de retirer les prin–
cipes essentiels des plantes aromatiques pour eu
composer des liqueurs. Déjà, auparavant,
Sully,