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Et c’est cela que je sens maintenant, comme le renouveau d’un calme
enthousiasme, d’une confiance en l’harmonie, en la vérité du progrès de la
conscience – de la conscience Une.
*9-6-2002, Pondichéry :
Deux semaines se sont écoulées depuis l’opération.
Je commence à reprendre un peu d’énergie, et les muscles se profilent comme des
silhouettes, dans la poitrine. Mais il y a encore du chemin à faire : combien de
temps sera nécessaire, je ne sais pas.
Depuis quelques jours les muscles internes de l’anus sont affectés ; les vaisseaux
éclatent et cela produit un gonflement pénible ; là aussi, de la vitalité doit revenir.
Je ne dors toujours qu’à peine, quelques moments dans la nuit.
Cela n’ajoute pas à la fatigue mais, il me semble, limite trop la conscience active :
je crois que j’ai besoin de rêver, de laisser le corps plus en repos – mais cela
viendra en son temps.
Il n’y a pas de pensées qui dérangent, il n’y a pas de suractivité : tout est
tranquille.
*10-6-2002, Pondichéry :
Toujours pas de sommeil, la nuit : seulement quelques moments de retrait, mais
pas assez même pour « rêver ».
Les choses que je voudrais dire à Kireet – comme une dernière tentative – s’il
revient me voir, viennent très clairement même dans la nuit.
Je me remplis de la mer, du ciel.
L’organisme lentement se ravive, comme un petit enfant.
Il y des choses que j’i besoin d’approfondir – dans lesquelles, vers lesquelles j’ai
besoin de trouver le flot, le mouvement, l’état de devenir.
*11-6-2002, Pondichéry :
Quelques bribes de sommeil la nuit dernière ; et un premier rêve sexuel !
Hier soir, avec Selvam, marché jusqu’à la statue de Gandhi – à peu près un
kilomètre en tout.
C’est le gonflement et relâchement des lèvres de l’anus qui est le plus invalidant,
maintenant, avec la perte d’énergie correspondante.
Il faut plus de patience, plus de temps.
Ces jours qui me sont donnés ici, protégés, dans une harmonie physique aisée,
simple, large, tranquille… : comment me préparer au retour, à la replongée ?
Evidemment, ce qui m’est arrivé n’a pu arriver que parce que j’étais vulnérable ; du
point de vue médical, mes défenses immunitaires étaient si basses et si pauvres
qu’ils ont naturellement pensé que j’avais le sida (tous les tests sont négatifs).
Il y a une note de Toi ici, qui conseille à tous ceux qui ont des problèmes de
digestion de pratiquer la bienveillance et la bonne humeur… Mais le fait est que, de
toute ma vie, je n’ai presque jamais eu le moindre problème digestif ; c’était une
part de l’organisme sur l’harmonie de laquelle je pouvais compter !
Par contre, qu’il y ait eu graduellement un trop-plein de mauvaise volonté, de
calomnie, d’attaques, et que, m’étant physiquement éloigné de l’atmosphère et
m’étant momentanément trouvé parmi des êtres qui n’ont que de la bonne volonté
et de la joie à ma présence, je me suis aussi trouvé démuni et exposé au retour. Et