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vraiment ce qui s’est produit, ce qui a causé cette infection, comment être sûr que

cela ne se reproduira pas ?

Le soir je rencontre Vijay sur la promenade ; c’est très affectueux et simple ; ce

que lui pense être la plus probable des causes, ce dont il est, dit-il, à peu près

certain, c’est qu’un ulcère s’était formé, dans l’estomac ou l’intestin, et que cet

ulcère s’est ensuite développé à tel point que cela a causé une perforation de la

paroi intestinale, infectant ainsi tout l’abdomen ; je lui ai demandé comment il se

faisait que je n’aie rien senti, aucun malaise, aucun inconfort, aucun désordre,

pendant la période précédente ; il n’a pas de réponse, sinon que la perforation peut

se produire très soudainement. Le fait est que j’avais, certains jours et depuis

quelques temps, des remontées d’acidité, ou une sensation plutôt de brûlure acide

dans l’œsophage, vers la gorge ; cela arrivait souvent le soir, mais pas chaque jour.

Et j’avais aussi remarqué, parfois, certains jours, une sorte de ralentissement ou de

paresse dans le processus de digestion et d’évacuation… Mais rien d’autre.

D’un point de vue plus subtil, il y avait une sorte de fatigue – pas « fatigue » au

sens ordinaire, mais plutôt un sens d’érosion, de trop, directement lié à la

persistance comme acharnée de ces attaques et accusations et calomnies contre

moi… des années et des années de çà… !

Alors évidemment, la question demeure, avec une forme d’autant plus précise : s’il

y a eu un ou des ulcères, qui ont provoqué une ou des perforations, comment

veiller à ce que cela ne se reproduise pas ?

Tout ce que je peux sentir, est comme un élan, un besoin de m’unir plus sûrement

et plus solidement et plus constamment à ce mouvement de confiance et

d’aspiration pour le progrès : le progrès dans la conscience et le progrès dans la

substance, à la fois, ensemble, inséparablement : pour Toi, vers Toi, en Toi.

Et j’ai pu voir, dans cette journée, comment cette confiance était déjà, et serait

inévitablement mise à l’épreuve – avec des nouvelles des uns et des autres :

Kamala d’abord, à qui il vient d’arriver une fracture spontanée du col du fémur, à

côté de K.T qui vient à peine de se remettre d’une infection pulmonaire ; Barbara

qui est de nouveau affaiblie et mal en point ; et puis JYL m’apprend, ce qu’il gardait

silencieux ces dernières semaines, qu’on a trouvé à Ch.J une « leucémie des

vieillards » ! Alors, quelle est la perspective pour elle et F.J ?

Cela me confirme en tous cas que, très probablement, ce sera juste pour moi de

retourner, comme ils le souhaitent tous, les voir en France en Novembre.

Dans toute cette expérience, il y a une autre question qui reste ouverte pour moi,

d’un point de vue purement intime, individuel, physique ; c’est difficile à définir

avec les mots ; j’ai réalisé, avec le passage des jours durant cette première période

de « convalescence », que certaines parties du corps, ou certains niveaux de

fonctionnement ou d’organisation, prenaient alors seulement conscience du choc,

de l’ampleur ou de la force ou de l’importance de l’évènement, ou de l’accident, ou

de l’attaque ; comme si, durant l’attaque même, ces éléments, ou ces niveaux,

avaient dû instinctivement se concentrer d’autant plus sur leurs propres rythmes et

dans leurs propres domaines et tâches, pour assurer l’équilibre, quittes à rester

ignorants de ce qui se passait…

Et cela touche à Ton observation sur la volonté centrale du corps – que ce n’est que

lorsque cette volonté centrale abdique que la « mort » survient.

Car, à aucun moment, je n’i senti, je n’ai eu l’expérience concrète d’un mouvement

d’abdication.

Je n’ai eu vraiment l’expérience que d’une absolue demande d’endurance, avec le

sens que, d’une part je n’étais pas prêt à « partir », que je souhaitais avoir le

temps de progresser encore, et que d’autre part je n’avais plus de ressources. Il y

au, clairement, le moment – un moment qui a duré longtemps, peut-être deux