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jours – où j’ai tout offert, et il y a eu une « surrender » : ce serait ce que Tu

voudrais, ou plutôt, « que ce soit selon Ta Volonté ! ».

Et c’est là qu’il a été décidé d’opérer.

Mais la question est : est ce que j’aurais pu, ou dû, avoir plus de confiance encore,

et recevoir l’énergie de lutter, d’endurer, de résister, de guérir, sans intervention ?

Je ne sais pas.

Il y a un enseignement en soi dans cette Grâce qui a circulé dans les uns et les

autres, qui a formé ce cercle de protection active, cette détermination de servir

l’harmonie et l’équilibre et la continuité.

Et, pour cela, une reconnaissance qui est pleine, et qui doit encore apprendre à

dépasser le sens de la dette pour se donner dans le sens plus vrai d’un

engagement, libre d’ego, dans le progrès, le service, le devenir – individuel et

collectif.

*23-6-2002, Pondichéry Auroville :

Voilà. Le dernier matin dans cette chambre calme et simple ouverte à l’océan –

l’océan dont je ne ma saoulerai jamais assez…

Cet après-midi je retournerai à « Sincérité », et c’est avec le lieu même, avec le

contexte, que la guérison et les changements nécessaires vont devoir s’accomplir.

Je ne crois pas que je sois prêt à me replonger tout de suite dans l’absorption du

travail quotidien ; cette concentration sur le rétablissement, l’harmonisation, le

progrès dans et avec le corps, est bonne et encore nécessaire ; mais une transition

graduelle, et un élargissement.

Il y a un petit déchirement à quitter ce lieu, cette proximité de l’océan, ce refuge

comme un cocon de protection vraiment, au-dedans duquel ce sentiment, cette

perception, cette sensation tout à la fois, très simple, très simple, nue, directe,

enfantine, d’enthousiasme calme et de confiance, d’effort confiant vers l’harmonie

physique et entière, pouvait se développer et se manifester…

Et je ne ressens pas de joie particulière à « rentrer ».

Je crois que cette dernière période, peut-être d’une année, a en quelque sorte

annulé ou déréalisé ce qui était peut-être mon dernier attachement : l’attachement

à « Sincérité », à ce lieu de vie que la Grâce m’avait permis de créer.

Pourtant quand nous arrivons, Bhaskar et moi, en moto, en fin d’après-midi, c’est

avec calme, un calme assez dense et profond, sans limite perceptible, que je m’y

retrouve.

Seulement, tout de suite, j’éprouve le besoin de ranger, de mettre de l’ordre, de

déblayer, de voir et sentir chaque chose à sa place…

*24-6-2002, Auroville :

J’avais oublié les oiseaux !

Le bruit des vagues, et le son de quelques corbeaux et mouettes, qui ont habité les

ces dernières semaines – et maintenant, tous ces oiseaux !

Il me faut me diriger vers un rythme juste… Pour la nourriture, le repos, l’exercice,

le travail, tout est à revoir, pour une relation nouvelle et un nouvel équilibre.

Je passe de longs moments à ranger, réorganiser les armoires et les étagères ;

deux séances d’exercice, une promenade en vélo ; et deux visites au Matrimandir.

Retiré du contexte et du travail extérieur, j’ai pu constater combien le mental était

tranquille, et même le vital, et comme toutes ces années j’avais simplement été

rempli par les détails physiques et pratiques, les « problèmes », les questions de

relations et d’organisation, de soin et d’attention… Et, comme une marée qui reflue,