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Il faut persister, continuer, et marcher.

C’est cela qui a du sens.

*18-6-2002, Pondichéry :

Je crois que je vais rester ici encore toute cette semaine.

Il y a toujours cette hésitation, cette sorte d’embarras : je vis de tels privilèges, ce

confort qui m’est donné, cette nourriture de beauté, l’océan devant moi jour et nuit,

le calme et l’aise physique… Mais je crois que je dois justement le vivre d’autant

pleinement et profondément, avec l’aspiration pour un maximum de progrès dans

la conscience et dans la substance.

Je me trouve confronté à des faits physiques étrangement contradictoires ; bien

que le corps soit encore très amaigri, particulièrement aux cuisses et aux épaules, il

y a très concrètement u retour d’énergie, comme une sève qui remonte, vers un

niveau. Mais, sur le conseil de Datta, je suis allé vérifier mon poids, à midi, à la

clinique de l’Ashram, où je continue de prendre mes repas ; et c’est déconcertant :

en deux semaines d’un régime nutritif très attentif et intensif, je n’ai repris

pratiquement aucun poids ! Alors, que se passe-t-il ? Je n’en sais rien ! Il me

semble seulement, sans avoir la connaissance physique mentale correspondante,

que ces deux semaines de repos, avec les exercices que j’intensifie graduellement,

ont permis de réveiller et raviver les muscles et à l’énergie de circuler ; mais que je

ne suis pas encore parvenu à une stabilisation. Et qu’alors seulement, il y aura une

reprise de poids…

Ce matin, M est venu me rendre une brève visite, par besoin, avec toute la

tendresse physique qui m’avait manqué – c’était réconfortant.

Alors que j’écris ces lignes, commence la réunion générale des Auroviliens

convoquée par Kireet. J’ai prévenu JYL qu’il fallait être très vigilant et ne pas se

laisser imposer une définition réductrice ou orientée de la question qui se pose au

Matrimandir – que Kireet n’avait pas le droit de le faire, et qu’il ne fallait pas le

laisser manipuler et influencer les consciences… Je prie pour que d’autres parlent et

se prononcent. On ne peut pas continuer ainsi.

Dans la soirée une grande et longue et bonne pluie : la première depuis des mois.

La nuit est tombée, et de gigantesques éclairs sillonnent le ciel verticalement, droit

sur la surface soudain illuminée de l’océan : c’est magnifique.

Plus tard je fais une marche sous une pluie fine, apaisante.

VK est ma seule visite ce soir, car tous doivent être à la réunion générale, je

suppose… Je suis plus sensible encore que d’habitude à ce que chaque être

véhicule…

*19-6-2002, Pondichéry :

Le ciel reste couvert et l’air s’est rafraîchi de la pluie ; tout est tranquille, au repos

et, face à l’océan, dans cet état de « convalescence » qui se centre, avec une sorte

d’enthousiasme, autour d’un mouvement d’harmonie, un mouvement offert, tourné

vers, un mouvement de confiance, conscient de la Grâce – je ressens du bonheur.

Que cela soit le gage d’un progrès réel de la conscience !

Le soir, Deepti me donne un compte-rendu de la réunion générale : Kireet a parlé

pendant une heure et demie, sur l’organisation, l’économie, l’éducation, et le

Matrimandir ; bien qu’il ait tenu encore une fois à dire son « expérience » (où

l’indication lui aurait été donnée de « suivre Roger ») il a néanmoins semblé vouloir

corriger la perspective en insistant sur la nécessité pour chacun d’étudier

profondément et attentivement le problème, et pour tous de vouloir une vraie