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Je me sentais responsable, et mal à l’aise, de la décision d’E.B de revenir pour être

près de moi. Alors que tout lui avait été rendu possible pour un chemin aux pieds

de Mère. Il y avait là comme une injustice à l’envers : ce qui m’avait été refusé lui

était offert et c’est elle qui le refusait pour s’attacher à moi. C’était absurde.

E.B revint donc. Chargée de choses précieuses, infiniment : des pétales touchés par

Mère, des photographies de Mère signées par Elle, les dernières « Notes sur le

Chemin », et une grande bouffée de l’atmosphère physique qui me manquait tant.

Mon frère J.Y était parti à son tour à Pondichéry.

Un autre de mes amis s’était logé tout près dans ma vie, et je souhaitais pour lui

aussi qu’il trouve Mère directement.

J’écrivis à Nata qui me répondit : (« Cher Divakar. Mère a répondu que ton ami O.P

peut venir à l’Ashram seulement comme visiteur. Pour le moment l’acceptation des

disciples est arrêtée. Bien à toi. Nata. »)

Ce n’avait pas été facile de quitter la petite « communauté », et quelques-uns

avaient voulu venir avec moi. Mais non seulement le poids des attachements déviait

de la réceptivité si nécessaire, mais aussi c’était une situation qui m’exposait, me

rendait vulnérable aux attaques les plus matérielles. J’avais eu deux accidents

durant cette période : le premier fut comme un avertissement, je conduisais et,

alors que nous traversions une petite bourgade pour rentrer au « château », d’une

rue latérale soudain surgit un autre véhicule qui enfonça ma portière. Le deuxième

« accident » fut plus sérieux, par l’action qu’il révélait comme par le résultat :

j’étais en train de colmater l’un des toits de notre demeure, et A.F se tenait près de

moi avec toute cette attention excessive qu’elle aimait à tourner vers moi, et j’étais

gêné, sans trouver le mouvement juste ; et soudain je perdis prise et commençai

de glisser le long du toit, et me sentis pris dans une paralysie subtile qui

m’empêcha physiquement de réagir et je restai comme hébété tout le temps de la

chute jusqu’au choc de la douleur, cette suffocation imbécile ; il fallut me

transporter à l’hôpital le plus proche, j’avais une fracture d’une vertèbre et d’un

disque, et je dus rester quelques semaines immobile.

Quelques temps après mon départ du « château », alors que j’étais déjà en

Bretagne, il y eut un incendie ; les lieux avaient été plus ou moins désertés pendant

l’hiver et je ne sus jamais comment ce feu avait pris ; mais les propriétaires se

sentirent lésés et, peut-être par un effet de rancune, cherchèrent à m’attribuer la

responsabilité des dommages.

J’écrivis de nouveau à Nata, qui me répondit, mi Avril : (« Cher Divakar. Je t’ai

télégraphié au sujet de l’incendie du château où tu habitais. Si tu peux prouver que

tu étais en Bretagne, tu n’as rien à craindre. Même s’il y a une certaine

responsabilité de ta part, il n’est jamais utile de s’enfuir. Au sujet de l’enfant que tu

voulais avoir avec E., Mère n’a pas répondu. Je pense que la dissolution du groupe

duquel tu m’as parlé, c’est une vraie Grâce ! T’a évité de prendre une fausse

attitude qui pourrait très bien t’amener des chutes très difficiles à surmonter. Tu

demandes d’avoir conscience de tous les êtres. As-tu conscience de toi-même ? Je

ne crois pas. Plus que la foi et de l’aspiration, c’est le « surrender » qui aide à

repousser l’impulsion sexuelle. Il ne faut pas se décourager, ce que ne peut être fait

aujourd’hui, on pourra le faire demain. De la Foi d’abord, de la Foi, s’écriait Sri

Aurobindo !! Je t’embrasse. Nata. »)