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Le 7 Février, Nata m’écrivit : (« Cher Divakar. J’ai lu à Mère aujourd’hui ta lettre où
tu demandais de venir la voir et repartir quand elle voudrait. La réponse a été
encore « No. Je ne veux pas qu’il vienne. » Je regrette d’être toujours le porteur de
mauvaise nouvelle… mais je dois bien transmettre ce qu’on me dit ? Je t’embrasse.
Nata. »)
Avec le séjour d’E.B à Pondichéry, une autre vague de confusion s’abattit. E.B était
très attachée à moi et déterminée à réaliser un couple avec moi. Mais elle rencontra
aussi beaucoup d’affection et de compréhension à l’Ashram, et Mère la reçut et
l’aida. Nata fut aussi son premier intermédiaire auprès de Mère.
A travers elle, comme par d’autres voyageurs, je continuais de recevoir des
informations troublantes et contradictoires, et je restais incapable d’élucider
l’énigme de ce qui s’était passé pour moi à Pondichéry, comme du rôle que
Françoise (à qui Mère avait depuis donné le nom de Pourna Prema) y avait joué, et
continuait d’y jouer.
Il me semblait aussi que Nata ne me disait pas ce qu’il savait, pas entièrement. Je
lui écrivis pour lui demander de m’aider à comprendre. J’avais d’autre part cédé à
l’attrait d’une vieille formation, celle d’ « avoir » un enfant…
Nata m’écrivit d’abord : (« Mon cher Divakar. Tes relations avec Mère sont placées
sur le terrain de l’incompréhension. Ce n’est pas que Mère ne veut pas de toi
comme disciple, mais elle sait que ta place n’est pas ici, mais ailleurs. Pour faire
quoi ? Ton être intérieur doit te suggérer. Elle t’aime, je sais qu’elle t’aime, mais ce
qu’elle a choisi pour toi ne correspond pas à ce que tu veux. C’est tout. Accepte
donc avec discipline sa volonté et cesse d’insister de venir à l’Ashram. Le moment
venu, elle te fera savoir, n’en doute pas. Au sujet de l’enfant que tu veux avoir avec
E., Mère n’a pas répondu. Ecris-moi chaque fois que tu en sens le besoin ou l’envie
et reçois les meilleurs sentiments d’amitié de Nata. »)
Les lettres de Nata exprimaient les mêmes contradictions qui me tourmentaient,
dont l’intensité me labourait sans répit. Je devais me « soumettre » et accepter, et
en même temps il m’était permis de croire et d’espérer.
Quelques jours plus tard, fin Février, Nata m’écrivit à nouveau : (« Cher Divakar.
J’ai reçu ta lettre sans date. J’ignore ce qu’E. puisse penser et t’avoir dit. Je peux
t’assurer qu’il n’y a rien de personnel contre toi de la part de Pourna ni de la part de
Fabienne. Comment peux tu imaginer que Mère se laisse influencer par telle ou telle
autre personne ? Si Elle ne veut pas que tu viennes à l’Ashram a ses raisons
occultes et sûrement pour ton bien. L’obéir sans discuter c’est une façon de faire
son « surrender ». Je ne peux pas te dire pourquoi E. préfère être près de toi au
lieu d’être ici à l’Ashram. Peut-être est-elle poussée par le désir d’avoir une
famille à soi. Toi-même dans ta lettre précédente m’avais dit que vous vouliez un
enfant. Bien à toi. Nata. »)
Nata était vraiment devenu mon ami ; il servait sa fonction auprès de Mère avec
beaucoup de cœur. Je le harcelais de mes lettres mais sa patience demeurait
généreuse.
Début Mars, 1972, il me répondit encore : (« Cher Divakar. Je réponds à ta lettre
du 14 écoulé. Tu reviendras sûrement un jour. Je ne peux penser différemment. Tu
es un enfant de Mère et ta vie, un jour ou l’autre, sera ici. Quand Elle voudra. Au
sujet d’E. je ne peux rien dire. Cela dépend du lien qui t’unit à elle. Je veux dire, du
type de lien qui t’unit à elle. Tâche de ne pas perdre contact avec nous et reçois les
meilleurs sentiments d’amitié de Nata. »)