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*22-12-1981, Auroville:
Aujourd’hui, pour la première fois depuis que je suis à Auroville, ma joie et ma
gratitude d’être « là » ont suffoqué, sous le force de cette pression contraire : je
me suis senti tangiblement rejeté – par quoi, je ne sais pas…
Je comprend tellement la nécessité de ne pas se concentrer sur la petite personne,
et je fais de mon mieux, de plus en plus… Mais c’est comme si cela devenait pire :
cela revient plus fort que jamais !
C’est vraiment comme si Diane servait d’instrument à cette formation, comme si
elle-même travaillait à ce que je m’en aille, finalement…
Je ne comprends pas ; c’est un climat si irréel, qui colle à la vie…
J’éprouve la nécessité d’être plus grand que ce qui s’oppose et contredit ou cherche
à détruire, de ne pas me retirer, de ne pas cesser d’aimer…
*23-12-1981, Auroville :
A la tombée du jour, après le travail, Diane est venue me trouver près de
Matrimandir… Les yeux pleins, elle m’a tendu la réponse de Satprem…
C’est Nicole qui la lui a portée, dans l’après-midi, une Nicole bien différente, qui l’a
embrassée !
Peut-être aurons-nous maintenant la paix, peut-être devront-ils respecter Diane et
accepter le chemin qu’elle a choisi ?
Satprem a écrit :
« 18-12-81. Diane, que ce soit l’occasion d’un grand nettoyage et d’une nouvelle
naissance pour toi. Divakar et le problème de Divakar ; toi, ton problème – c’est cet
enfant qu’il faut combler d’amour et de joie et d’harmonie au lieu de lui faire
absorber la tristesse et la petitesse du monde et la division, les déchirements.
Balaie tout cela, aime cet enfant – laisse Divakar à son sort et chacun à son sort, et
peu importe ce qu’on en dit – toi, tu RE-NAIS avec cet enfant et tu nettoies tout un
passé. Bon courage, avec toi. Satprem. »
Voilà. Je me suis senti délivré d’un fardeau.
Maintenant il y a quelque chose, un signe tangible qu’elle peut regarder, à quoi elle
peut se référer.
… J’ai senti combien Satprem était fatigué… combien, parfois, il devait se sentir
seul… Je regrette tant d’avoir si mal communiqué avec lui, d’avoir traîné cette
ombre, cette peur et cette petitesse si longtemps, de n’avoir pu l’aimer comme je
l’aime vraiment…
*24-12-1981, Auroville:
These are jewels of days, cool, vivid and radiant…
*28-12-1981, Auroville:
Diane is getting busy again, with this “Maintenance” work and people again come
and go and papers again pile up on the table… it is fun to watch!
… Marcia has told her today how determined Nicole, Al.B and even Shankar had
been to make me leave Auroville…