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Peter Frederik Suhm. Tillæg.
dans tous les pays de la domination Danoise, il me demande des
renseignemens certains et détaillés sur la manière dont s’est opérée
alors cette réforme. J’ai déjà vériffié que l’ordonnance qui a établi
l ’uniformité est de l’année 1698, et l’on doit me la procurer. On
me communiquera également celles qui l’ont précédée et suivie,
concernant le même objet. Car j ’ai pensé que ces actes pouvaient
retracer les faits essentiels de cette importante reforme.
Mais il faudrait avoir une connaissance précise de l’État de
choses antérieur à la Loi, ainsi que des resultats quelle a pro
duits.
Quelles étaient les inégalités, les diftences entre les poids et
mesures de diverses provinces ?
Quels abus naissaient de ces variations ?
Quels motifs portèrent le législateur à entreprendre la reforme ?
Quelles en furent les difficultés ?
Sur quelle base reglat’on les nouveaux poids et les nouvelles
mesures, ou bien lesquels des anciens furent préférés ?
Par quels reglemens, par quelles précautions l’administration
dût-elle préparer, appuier et consolider la reforme ?
Subsiste t’ elle encore telle quelle fût alors consommée etc.
Telles sont, Monsieur, les questions aux quelles vous seul êtes
en état de repondre. Est’ce être indiscrét que de vous prier de
vous en occuper dès ce moment? Je le craindrais si je n’étais pas
persuadé que vous ne serés pas insensible à l’honneur philoso
phique de concourir à une opération qui doit influer si puissam
ment sur la félicité d’un grand peuple et peut-être, un jour, de
tout le monde civilisé ; puisque la Base d’après laquelle nos nou
veaux poids et mesures sont calculés, étant la plus parfaite que la
nature offre au savant, on doit espérer que pour le bien commun
des nations, elle sera adoptée par tous les gouvernemens, à mesure
qu’ils s’éclaireront sur leurs vrais intérêts.
Ma reconnaissance personnelle est sans doute un motif bien
inférieur, pour vous engager à donner quelques momens à cette
recherche. Cependant, Monsieur, elle vous est toute entière acquise,
et je ne puis me refuser au plaisir de Vous en assurer.
Recevés, je vous prie, mes respectueuses et fraternelles saluta
tions.
Le Ministre plénipotentiaire de la république Française près
le gouvernement Danios.
Ph. Grouvelle.