CHARENTE PÉRIGORD –
SAVEURS D’ICI
185
LES DÉMARCHES COLLECTIVES
LES AMAP ET ASSOCIATIONS DE PANIERS
Une Association pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap)
est un partenariat de proximité entre une ferme et un groupe de
consommateurs. Les participants à l’Amap recherchent des aliments
sains, produits dans le respect de l’homme, de la biodiversité et du
rythme de la nature. Les méthodes agronomiques employées s’inspirent
de la charte de l’agriculture paysanne et du cahier des charges de
l’agriculture biologique. L’objectif est de faciliter la commercialisation
des produits à un prix équitable et de garantir les débouchés à
l’agriculteur, car tout ce qui est produit est consommé. Économiques,
les paniers sont apparus dès les années 1960 comme un mode de
consommation qui privilégie la relation entre le producteur et le
consommateur. Ce dernier adhère à l’association et s’engage à acheter,
à un rythme prédéfni, un panier de légumes/fruits de saison qu’il
récupère à la ferme ou sur un autre site de distribution. Aux paniers
de fruits et légumes de saison sont très vite venus s’ajouter fromages,
yaourts, pains, œufs, miel, viandes, farines, céréales, huiles… Une
diversité alimentaire qui a suscité un engouement des consommateurs
pour ce type d’achat et qui, par ricochet, à encouragé l’installation de
nouveaux agriculteurs. On compte 18 Amap bio en Périgord et 7 en
Charente, dont une spécialisée dans les viandes.
LES MAGASINS DE PRODUCTEURS
Les magasins de producteurs ont le vent en poupe en Charente et
Dordogne, comme sur le territoire national. Si certains d’entre eux
sont spécialisés dans la vente de produits bio, ces derniers côtoient
également les produits non bio sur les étagères des magasins de
producteurs qui développent une offre alimentaire globale, dans une
pure démarche de circuit court (vente directe ou indirecte, à condition
qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire). Les consommateurs sont de
plus en plus en quête d’authenticité, ils souhaitent connaître l’origine
des produits qu’ils mangent. En limitant les intermédiaires et la
standardisation des lieux de vente, ils retrouvent du plaisir à faire les
courses. Bien qu’ils ne rencontrent pas tous les producteurs dans le
magasin comme sur un marché, ils peuvent être en contact direct
avec un producteur de la structure (vente directe) ou un employé du
magasin (vente indirecte). La fraîcheur et la qualité sont privilégiées,
car les produits sont passés au crible de l’assemblée des producteurs
gestionnaires. Ces magasins s’inscrivent dans une démarche de
développement durable, avec une empreinte carbone moindre dûe à
la proximité des lieux de production. Il est rassurant pour le consommateur,
qui devient acteur de l’économie locale, de lire sur les étiquettes la
signature du terroir. Certains d’entre eux sont reconnus « Bienvenue
à la Ferme », et s’engagent dans ce cas à respecter le cahier des
charges mis en place par cette marque.
LES MARCHÉS, GROUPEMENTS DE PRODUCTEURS
ET PLATEFORMES LOGISTIQUES BIO
Fort de l’expérience des Amap, les producteurs ont également
diversifé leurs modes de distribution en participant à des salons et
marchés bio, qui sont très vite devenus hebdomadaires. Plus innovante,
la commande sur Internet de son panier selon son envie à partir
d’un panel de produits proposés, est dépourvue d’engagement et
d’adhésion. Toutefois, les paniers hebdomadaires sont toujours
commandés à date fxe et sont retirables dans certaines fermes du
groupement de producteurs.
À destination de la restauration hors domicile, les plateformes
logistiques ont une aire de chalandise plus étendue, une offre diversifée
de produits et un service de livraison. Citons en Périgord, l’association
Isle Mange Bio et la SCIC Mangeons 24 qui commercialisent des
produits bio et non bio toujours dans une dynamique de circuits courts.
En Charente, la SCIC Mangeons Bio Ensemble est une plateforme de
distribution de produits biologiques du Poitou-Charentes pour la
restauration collective locale. Sur le plan national, initié par Interbio
Nouvelle-Aquitaine, une démarche de labellisation « Territoire bio
engagé » encourage les collectivités territoriales à atteindre au moins
8,5 % de surfaces agricoles bio sur leur territoire et/ou plus de 20%
de produits bio servis dans les repas collectifs. 15 collectivités en
Périgord et une en Charente ont ainsi été récompensées.
LES MARCHÉS À LA FERME
Un nouveau concept de marché de producteurs est né il y a quelques
années. La démarche, qu’elle soit à l’initiative d’une association de
producteurs ou d’un seul, a pour objectif de proposer à la clientèle
une gamme diversifée de produits agricoles et artisanaux réunis sur
une seule exploitation sous forme de stands. Les marchés à la ferme
hebdomadaires connaissent un réel succès, ils créent une habitude
chez les consommateurs qui achètent en direct et ont la possibilité
de passer commande d’une semaine à l’autre. Les marchés saisonniers
ou événementiels sont souvent associés à un spectacle musical, une
activité ludique, un déjeuner ou un dîner. Ce sont des moments
conviviaux apparentés à une sortie festive.