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l’aéroport, comme il me l’avait pourtant demandé – peut-être parce qu’il s’en va
avec Shankar et Uma, et que ce départ s’inscrit d’après eux dans une « action » !
*8-1-1984, Auroville :
Krishna, ce soir, a finalement parlé…
Douce Mère, est ce possible ?
Je redoute toujours l’exclusivisme, quel qu’il soit…
… La résistance est là où commence la perception de Ta Présence matérielle : là où
les deux extrêmes se touchent…
*9-1-1984, Auroville :
Il faut que Krishna et moi franchissions ce pas.
Il semble que notre lien soit un centre de travail, et qu’il s’y trouve un pouvoir de
vérité, une dynamique du chemin.
Il ne faut pas que ce soit pour rien.
Peut-être est ce l’énormité de ce qui peut y être fait qui semble écrasante au petit
bonhomme ; et je dors, ou bien je suis trop paresseux !
Mais je crois qu’il y a encore beaucoup à décanter pour que le sens même de la
contradiction ne puisse plus interférer, comme il le fait encore… Il faut que nos
perceptions deviennent très pures et très sûres, sinon ce n’est pas possible…
… Le travail en équipe, chaque matin à Matrimandir, est un rythme qui me convient
bien…
Mais je ressens comme une médiocrité qui s’installe, généralement à Auroville, et
se justifie elle-même…
… Today I read an article on American “gays”… I sometimes wish I was there; it
might be simpler for me. But I am aware I am made to work on the deeper issue,
and I just hope it may have some utility which my outer parts can neither
appreciate nor value…
Et puis, probablement, l’esprit de ghetto… : je ressentirais cela comme un plus
grand obstacle encore… !
*10-1-1984, Auroville :
Un petit drame avec Ar. ce matin ; elle avait stupidement « décidé » de partir en
voyage, par dépit de ne pas me trouver disponible à la relation qu’elle souhaite
développer avec moi… Il a fallu un long moment pour la faire un peu rire, et qu’elle
reconnaisse le fait… !
*11-1-1984, Auroville :
Une bien curieuse expérience, très tôt ce matin, juste avant le réveil : j’attend
d’être exécuté publiquement ; et les Auroviliens, eux, attendent d’y assister, le soir
venu ; et, dans cette attente du spectacle, je suis aussi parmi eux, et je ressens
leur gêne, leur malaise et leurs justifications… La décision de m’infliger la peine
capitale est venue principalement par Andy, et personne ne semble vraiment
réaliser que c’est un mensonge, sauf les Indiens, et parmi eux surtout K.T, qui
insistent pour qu’Andy se désiste et fasse annuler la peine… J.C.L, mon ami, se
trouve là aussi, prêt à m’aider, mais il ne comprend pas très bien de quoi il s’agit…
Krishna est près de moi quand je parviens à ce moment de clarté où je sais que ce