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Il faut que je me secoue de ces vertiges… C’est quand je perds confiance en ce qui
m’arrive que je ne peux plus rien donner et que tout va de travers… C’est là en moi
comme l’envers d’une capacité d’extase, qui creuse son lit de misère…
G.G m’a annoncé ce matin que Diane et Auragni sont arrivées à midi hier a
l’aéroport, et qu’elles vont bien ; il se trouvait là pour accompagner Nadia qui s’en
allait.
Viendront-elles aujourd’hui ? Je les attends !
… Je crois que Krishna veut s’en aller, et laisser la maison qu’il occupe à Anne, Sam
et Benaur ; je crois qu’il aurait voulu une concentration exclusive, tous les deux, à
laquelle je n’ai pas adhéré – ou bien dont je ne suis pas capable ?
Je ne crois pas à nos propres pressions, si « sincères » soient-elles…
… Les heures ont coulé comme u seul moment : un glaive qui fouille, une lame qui
regarde, un feu qui veut prendre du plus profond, dans un milieu de calme
presque… béatifique !
J’éprouve une intensité de quelque chose que j’ai envie de nommer « célébration »,
un flot qui monte immobile, qui est à la fois besoin et contact, et qui aime
l’harmonie…
*24-1-1984, Auroville:
Last night one of my dreams struck me as particularly meaningful: it is an intense
encounter with a young Tamil man, land and cattle owner, and I am shaking him till
it becomes a communication very deep and brotherly, sharing the experience of
Your sweet Presence and of being Yours; and it felt like something really happened,
and a fraternity in the love of You was born…
And I also dreamt of Diane and Auragni coming, Auragni playing with half
constructed words with so much humour, such a droll energy, very strong, and
Diane relaxed, more reposed, finer and freer…
*25-1-1984, Auroville:
J’ai essayé tout l’après-midi de laisser couler, de diriger l’attention sur divers
travaux ; mais à mesure que la journée passait sans aucun signe de Diane, les
idées folles prenaient de la force – l’idée de prendre Auragni et de partir avec elle,
n’importe où ; le temps nécessaire…
… Krishna a quitté sa maison ; il est venu me dire « au revoir », poussant son vélo
avec ses affaires ; il m’a offert une cigarette, on s’est assis un moment dans le
jardin ; je n’ai rien dit ; il a dit « je fais, c’est mieux que de dire ! »…
Je ne sais pas. Il me semble que c’est encore de l’égoïsme ; que s’il restait
tranquille, ce serait peut-être plus réellement « héroïque »… !
*26-1-1984, Auroville :
Une grande partie de la nuit, comme avec un cri de douleur, cette douleur
impossible, insensée…
Que faire ? Partir marcher dans l’Inde, user tout ça dans la poussière de la
marche ?
Je vais travailler au Matrimandir, il n’y a rien d’autre !
Finalement, il n’y a plus que le corps, comme un enfant dans les bras de la Matière.
… Ce matin, au travail, G.G me donne la confirmation d’un choc latent : sans que je
lui aie rien demandé, il a dit à Diane hier (il va à Jaïma chaque jour) que cela me
manquait de ne pas voir Auragni, à quoi Diane a répondu, durement, que je