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« connaissais le chemin »… comme si elle pouvait prétendre oublier ce qui m’a été
dit à « Jaïma », et ce qu’elle y a fait contre moi… Ainsi cette dureté est resurgie dés
son retour, après et malgré toutes ces lettres qu’elle m’a écrites d’Australie…
… J’ai écrit un message que j’ai remis à G.G…
… Ar. est de nouveau comme une sœur, tendre, libre et légère, sans tirer, une
présence harmonieuse qui comprend…
… Quant au départ de Krishna, lentement mes perceptions et impressions
s’ordonnent et d’elles-mêmes révèlent une sorte de cohérence intérieure… Il y a
une place où je suis libre et conscient face à Krishna, et il me semble pouvoir
discerner des points où il se trompe encore lui-même, mais aussi comme il lui est
difficile de ne plus le faire, quel courage lui est demandé – ou quelle paix lui
manque encore pour… laisser faire !
*27-1-1984, Auroville :
Avec le départ de Krishna, il y a une chute de niveau, comme un croc-en-jambe, et
la sévère leçon de m’être laissé influencer, emporter, quand chacun ne fait
finalement que protéger et sauvegarder ses propres intérêts…
Il est venu avec un chariot pour emporter ses outils et ses plantes, et c’était
détendu, comme après l’orage ; il a pris le thé avec moi ; on a parlé de son nouvel
endroit, près de « Forecomers » ; je lui ai doucement reproché de ne m’avoir donné
aucune indication, à quoi il a répondu : « c’était plus spectaculaire… ! », et on a ri,
puis je l’ai laissé parler et, l’écoutant, j’ai pu de mon côté faire la part des choses,
comme on dit… Puis Ar. nous a rejoints, et c’est devenu fatigant, comme à chaque
fois qu’il est en présence d’une femme…
Une sorte d’indifférence est venue en moi, et l’évaluation neutre de ce déplacement
de forces et aussi de ce poids et cette pression constants que Krishna faisait peser
sur moi tous ces temps derniers…
*28-1-1984, Auroville :
Une longue partie de la nuit dernière s’est passée à rêver de ma petite fille…
merveilleuse : elle mettait en scène pour moi, avec un tel humour profond de
discernement actif, toutes les choses vues et entendues pendant ce voyage forcé,
ainsi les choses enregistrées malgré elle à la télévision, mais pas refoulées –
gardées, portées, mises à leur place… Oh, ma princesse… et son regard ! Et elle m’a
demandé, avec ses mots hésitants de petit enfant, quelle est ma religion ; et je
dis : « c’est toi ! » ; et elle m’a demandé si je voulais un million de dollars, et je lui
dis : « oui, bien sûr ! », et on a ri, et elle est venue tout près de moi, pour qu’on
s’embrasse…
Et j’ai dormi plus tard, jusque vers 7 heures, après beaucoup d’autres rêves ; c’est
Barbara, venue sur une de ses « impulsions », qui m’a réveillé avec une tasse de
thé bien chaud…
Alors, je suis allé ; et j’ai vu ma princesse !
Auragni est splendide ; elle a grandi, ses membres se sont déliés ; elle court et elle
grimpe, pleine de joie et de cet humour à elle qui ne ressemble à aucun autre ; si
belle, bronzée, ses yeux si clairs et si ouverts…
Quand je suis arrivé, elle sortait à peine du sommeil ; une seconde s’est passée :
elle a regardé, attendu, est-ce que c’était pour de bon, solide, est-ce que ça ferait
partie de la vie… ? Puis, un moment plus tard, j’ai senti que je pouvais l’approcher,
et l’embrasser, et elle était contente…