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*14-2-1984, Auroville :
Le temps est étrange : venteux, et il y a comme de la bruine…
Beaucoup d’énergie, mais trop extériorisée…
Sam est venu me trouver, pour qu’on voie ensemble le travail à faire autour de
« sa » maison ; un contact calme et honnête, je l’aime bien…
Ces jours ci, A.A écoute presque sans cesse de la musique « disco » ou je ne sais
quoi, ces rythmes qui résonnent dans le ventre, comme un poison qui intervient
dans l’atmosphère, et ça me met un peu en colère : un gâchis, une inconscience
gentille et satisfaite…
*15-2-1984, Auroville:
Among the dozens of dreams, there was one again where I felt sorrow: I have to
fight an enraged bull, and to break its horns in place, to make them loose, and it
bleeds a lot on my right hand and I run out in the street at night to wash it in the
gutter and I am crying, crying…
And later, or was it before – it came back as I pulled the thread – I have to find a
job in the crowd, and start all over again from that angle; I have to be humble and
put forward actively, willingly, and enduringly, what I can give, offer, contribute, in
any smallest way I can…
It has rained most of the night, windy and cold; and it is still drizzling: an almost
British February…!
Hier j’étais arrive à « Jaïma » trop tard, Diane était déjà partie je ne sais où… Et
aujourd’hui, quand je suis arrivé au début de l’après-midi, j’ai trouvé Thierry en bas
qui m’a d’abord dit que Diane était sortie – mais je venais de voir sa moto sous
l’abri - ; puis, qu’elle avait dit qu’elle ne voulait plus me voir, et qu’ « eux » non
plus ne voulaient plus me voir, que je ne devais plus venir…
Je suis revenu ici. C’est dégoûtant.
Je soupçonne que Diane est allée à « Aspiration » à propos de la hutte, et qu’il lui a
été dit, ou bien qu’elle a senti, que ma présence, ou mes visites, lui rendraient les
choses difficiles…
Je suis fatigué d’elle… C’est comme si elle préférait sa « carrière » à l’honnêteté…
Je suis fatigué de m’astreindre à la gentillesse et la patience, quand elle-même ne
cesse de se plaindre de ceci ou cela, d’un tel ou d’une telle…
Il y a quelque chose de si tordu derrière ce masque qui a l’image d’Auroville…
… Toute la vie s’assombrit ; tout est faux ; c’est ce vieux sens de malédiction qui
revient, comme une ombre rampante…
Et cette question douloureuse : pourquoi la mère de mon enfant est elle une
personne qui accepte une telle malhonnêteté, une telle fausseté au-dedans d’elle ?
… Barbara est venue avec Akash, et j’étais content de leur compagnie. Puis elle a
préparé le dîner pour Arjun, qui est arrivé vers 19 heures, et resté jusque tard… Je
l’aime beaucoup ; il parle et parle, mais c’est droit et, derrière, juste en arrière, ça
communique et c’est de l’amitié…
*16-2-1984, Auroville :
Il pleut, il pleut…
Longtemps après le lever du jour j’ai regardé, et laissé s’exprimer en moi différents
mouvements, et aucun ne menait nulle part. Aucun n’avait le pouvoir de changer
cette impossibilité qui m’est jetée, encore et encore… Et rien ne peut m’en livrer le
pourquoi…