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elle qui tient les rênes… -, cette Permanence était là, qui filtrait doucement, gardait

la base, répondait au cri de sa présence infaillible. Et quand j’ai dit « Oui, c’est ça,

Oui, Oui » et suis parti chercher Son corps, le moyen de La toucher, d’entrer en

relation avec Elle, c’est Elle qui était déjà là, qui déjà me donnait la clé, le moyen

de L’atteindre, et c’est Elle qui m’attendait, comme toujours, pour toujours, une

fleur à la main. Sans insistance. C’était tout.

Un choc, tout de même. Et des années d’une stupidité dangereuse, dans l’illusion

d’une lutte, sur l’illusion d’une corde raide, étouffant de culpabilité, l’aspiration mal

située, la puissance des contraires. Car la valeur de l’illusion est concrète.

Matérielle.

Mais quelque part, l’ouverture de Sa douceur, et la densité d’une gratitude

souveraine.

Elle aurait pu, d’une pression de Ses doigts, écarter ou dissoudre tout le « mal ».

Elle ne l’a pas fait. Elle a tout laissé là, intact, ou intouché. Mais Elle m’a donné un

corps à Son Aide, un visage à Sa Présence. Et, légèrement, s’appuyant sur ma

compréhension intérieure et directe, Elle m’a poussé dans le vide, dans l’enfer…

Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de vide, ni d’enfer.

Pour voir clair il faut deux choses – le regard qui voit et la lumière qui éclaire.

Et c’est le premier Yoga, en quelque sorte. Un Yoga dont nul ne peut se dispenser,

malgré qu’il semble parfois un gaspillage. Tant que le monde est infirme, on ne

peut y échapper. Alors, on peine. On gaspille, oui. Sans pouvoir encore ne rien y

changer. Une pure dépense de Grâce. C’est le coût de la situation.

Oh, on peut aider, bien sûr, à limiter les dégâts. Mais pour aider, il faut déjà être un

peu plus clair, un peu moins recroquevillé…

***