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*26-4-1971, Nairobi
:
Mâ, je veux naître à Toi par tous mes sens, croître vers Toi, jaillir en Toi, que ces
secondes qui coulent soient des marches franchies… et là, attaché à Toi par le
cœur, mes bras d’animal gémissant tendus vers Toi, je reste incapable, ce vaurien
qu’habite un enfant divin…
Si peu en moi veut, si peu se donne…
Tant de parts sont encore closes, qui persévèrent dans la poursuite de leurs
objectifs morts. Que mon cœur et Ta Présence en lui se répandent comme un fluide
magique en tout ce qui vit et se meut, imprègnent toute cette nature et impriment
en elle la joie de l’offrande et la volonté parfaite…
Lorsque je regarde au-dessus, je sens comme plusieurs présences, plusieurs êtres
que Tu contiens…
Je sens la Force impersonnelle que Tu as appelée sur la Terre, radieuse et
infiniment puissante dans les détails, travailler sur tous les états de l’être,
harmoniser toutes les circonstances de telle manière qu’elles contribuent à la
réceptivité d’en bas, à l’ouverture de la matière. Une onde qui vibre dans le
physique, une onde qui est simultanément regard et acte.
Et Toi, au centre du Travail.
*27-4-1971, Nairobi :
Je comprends maintenant que le don de soi, c’est Toi, Mère, qui le pratiques
parfaitement, et Toi seule ; car Tu Te donnes entièrement à chacun de Tes enfants,
et Tu les attends au cœur même de leur être, avec la patience, la sûreté, la pureté
inaltérables du divin. Nous ne te voyons, Te touchons, Te sentons, ne T’aimons qu’à
la mesure de notre étroitesse…
*29-4-1971, Nairobi :
Douce Mère : le désir d’être vu et reconnu, admiré par les autres, changé en
offrande sincère et intégrale de tout son être au Divin…
Le vital est froid, indifférent, tout cela l’amuse et le distrait, et que le Divin soit de
la partie met un piment à ses plaisirs… Je sais pourtant qu’au fond de son activité, il
y a une sorte de présence consciente, qui collabore à Ton travail… « Si Tu ne veux
pas de moi, Tu n’as qu’à me laisser tomber, de toutes manières je suis un zéro de
conscience, alors il ne fallait pas me choisir… ». Et tout de suite après, l’envie de
pleurer… Encore le singe, l’indomptable, l’inégalable copieur !
*30-4-1971, Rome :
Krishna dit souvent que nous ne comprendrons tous ces déplacements que dix ans
après peut-être… Ma Mère adorée, rien ne peut faire que je cesse d’avancer vers
Toi, n’est-ce pas ? Ne me laisse pas… !
*1-5-1971, Paris :
La divinité que Tu veux en nous est si étrangère au mental de l’homme, et pourtant
si centrale à l’être…
Il est impossible de comprendre Ton action.
Il est impossible d’être compris lorsqu’on s’est donné à Toi…
Ils sont là. Dis-moi que faire.