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Tout est brouillé. Mais je sais ceci : je ne veux plus de souffrance ; souffrance est
mensonge ; le progrès réel se produit et s’accomplit dans la joie, par la joie. Une
joie qui s’élargit, se propage, coule en chaque artère et en un flot continu et
invincible noie une à une les profondeurs de l’inconscience…
C’est par Ta joie que tout se fait et se fera.
Aide-moi à la connaître, à l’accepter, à la recevoir…
*11-5-1971, Paris :
Aujourd’hui, je n’ai guère de place ; le plan sexuel se découvre, avec sa soif
immense qu’il parait impossible de dissoudre.
Je touche peut-être, depuis quelques heures, la contradiction réelle de ce destin, et
je me sens faible devant Toi.
Je ne sais pas ce qui est décidé dans Ta vision. Toute évolution T’appartient, je ne
veux pas mettre en avant la prétention de Te servir, mais je n’ai qu’un désir, c’est
celui de Te satisfaire, Toi…
Je pose ma tête entre Tes mains et Te demande, Mère, de me prendre
intégralement pour la construction divine.
*12-5-1971, Paris :
Je reçois ces volées d’inconscience et d’angoisse et je suis encore si loin d’être
vrai… et c’est Divakar que je veux être, Ton enfant vrai… c’est lui dont je sens la
présence de lumière au fond de moi, lui que je suis depuis si longtemps… je le
cherche, Ton enfant, et n’aime plus souffrir pour le trouver… je veux me consumer
dans son feu qui est Tien et que de ce brasier jaillisse une matière nouvelle et pure
et qu’il existe, comme Tu le veux, pour Te servir.
Que sa lumière issue de Toi naisse au monde et soit.
Prend-moi, fais-moi vrai pour que je Te voie.
***
*1978, Auroville :
Chacun de nous, en naissant, prend sa part dans l’économie de l’univers. C’est la loi
du travail, de l’évolution. Chacun hérite d’un lot de contradictions ; on peut dire,
d’obscurités, non pas en termes théologiques ou moraux, mais en termes
pratiques. Les mouvements, les états, les énergies qui font obstacle à la libre
coulée de la Conscience et de la Joie.
Selon la capacité intérieure, l’amalgame est plus ou moins complexe, les
contradictions plus ou moins nombreuses. Et le débat plus ou moins intense.
Parce que les substances sont lourdes, parce que les conditionnements de la vie
humaine accaparent presque totalement la conscience physique et tendent à voiler
de plus en plus hermétiquement, à mesure que le corps grandit, la réalité que l’on
est vraiment, il semble que l’on s’enfonce dans une négation inévitable, que l’on