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Mais c’est là où nous en sommes, et il incombe particulièrement à ceux qui peuvent

le voir de contribuer toutes les énergies dont ils disposent pour amener l’Ouest à la

pratique de ces vérités.

Les circonstances de la terre entière crient cette nécessité.

Le terrorisme, qui est l’objet aujourd’hui de cette campagne « magistrale », ne peut

être dissous qu’en en traitant la cause.

Et cette cause réside dans l’impossibilité vivante où se trouvent actuellement des

millions d’êtres humains de constituer un corps de valeurs adapté au déferlement

d’une conscience terrestre, puisqu’ils sont privés du milieu et de l’environnement

indispensables à cette démarche.

La conscience de l’humanité, comme sa substance, est une, et ce qu’elle crie, ici ou

là, doit être entendu.

Ce qu’elle crie n’est pas les mots employés, n’est pas les idées galvaudées.

Ce qu’elle crie est le besoin vital, impératif, de l’espace nécessaire pour opérer une

mutation harmonieuse à un état planétaire.

L’Inde, pays où je vis moi-même depuis près de quinze ans, est une représentation

bouleversante de tous les maux qui nous accablent et frappent aux portes de notre

conscience.

L’Inde qui, malgré, en dépit de et avec toutes ses contradictions, tient pourtant le

rôle d’un espoir et d’un exemple pour nombre de peuples et de nations en difficulté.

L’Inde qui a le courage et la détermination de représenter la voie du non-

alignement, alors qu’elle-même souffre gravement de la succession d’ingérences et

d’interférences qui ont grandement contribué à sa propre division.

L’Inde, dont la réalité profonde a été défigurée par la partition survenue au

lendemain de son Indépendance, et qui n’a pas encore pu évoquer, en elle-même,

la force véritable qui la rendra à son identité. André Malraux l’avait bien vue, cette

vraie unité de l’Inde, dans le conflit qui précéda la création – elle-même un autre

compromis douloureux – du Bangladesh.

L’Inde qui a compris qu’elle doit trouver directement les forces nécessaires à sa

survie et à son accession à ce seuil encore incertain après lequel elle pourvoira à

l’intégrité minimale de chacun des membres de sa vaste communauté.

Combien la tâche lui serait facilitée, en termes réels d’évolution, si aucune de ces

« puissances étrangères » ne poursuivait ses propres intérêts fallacieux dans son

environnement immédiat !

Combien de situations terrestres, de conflits et d’impasses n’auraient ils pas enfin la

possibilité de parvenir à leur propre résolution évolutive – quelles que soient les

épreuves que la morale confuse des Occidentaux leur fasse redouter – si les

puissances des nations « développées » s’engageaient à pratiquer la juste

attitude ?

Et quelle richesse d’expérience n’en résulterait-il pas pour chaque individualité !

Je suis bien conscient que, d’une part, les « bonnes idées » ne manquent pas et

que, d’autre part, pour prendre l’exemple de la France, le jeu des forces est tel que

les énergies de bonne volonté vont au seul effort de neutraliser les effets

d’attitudes étroites et exclusives, ou du moins semblent devoir le faire.