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Comment terminer une telle lettre ? L’on peut toujours s’adresser un sourire !

Divakar (né Français, résidant en Inde), le 17-4-1986. »

*Entretien de Ch.J et F.J à propos de la lettre ouverte à Jean Daniel,

enregistré en Novembre 1986.

ChJ – « Bon, je t’ai passé la lettre de Divakar à Jean Daniel : ce qui m’a frappée

quand je l’ai lue, c’est que c’est un peu un cri ?

FJ – Oui.

ChJ – Ce qui m’a frappée aussi, c’est que, bon, je suis d’accord entièrement avec

tout ce qu’il dit ; et qu’en certains passages, au niveau de ce que tu appelles

l’exigence morale, vous êtes vraiment jumeaux ! Enfin, je veux dire que ce qu’il dit

m’apparaît évidemment un peu abstrait ! Je pense que… qu’il essaie de pratiquer !

FJ – D’accord.

ChJ – Ca m’a frappée. Je ne suis pas étonnée que Jean Daniel n’ait pas répondu, à

cause du début, qui est un peu naïf !

(Rires)

C’est-à-dire quand il dit qu’il y a une certaine vulgarité de ton, à laquelle Jean

Daniel donne sa caution, quand on connaît Jean Daniel qui a ses qualités, mais qui

est un écorché vif, il ne peut pas pardonner cela ; je veux dire, je pense que la

non-réponse est assez…

FJ – C’est-à-dire qu’il y a même une contradiction à ce propos, parce que d’une part

Divakar lui dit qu’il y a une certaine vulgarité de ton, et lui reproche en quelque

sorte de donner caution à ça, et d’autre part il lui dit qu’il a la maîtrise – je ne sais

plus où c’est : oui, qu’il a la maîtrise du « Nouvel Observateur »…

ChJ – Je pense que Divakar, quand il parle à Jean Daniel de lui, il parle de ses

éditoriaux, et il fait une différence entre les éditoriaux de Jean Daniel, qu’il apprécie

beaucoup, et le reste du journal, qui est… bon !... quelquefois…. !

FJ – Je l’entends bien ! Mais c’est au reste du journal qu’il reproche une vulgarité de

ton, et il s’étonne que Jean Daniel n’y remédie pas ; alors je pense que Jean Daniel

n’a pas le pouvoir, n’a pas la maîtrise, justement, contrairement à ce que suggère

un autre passage de la lettre ; en fait, je pense que c’est beaucoup plus complexe

que ça, et que l’on n’est pas tout à fait le patron, bien qu’on soit le rédacteur en

chef, même un des principaux actionnaires aussi ; mais enfin, non, ce n’est pas si

simple…

ChJ – Sur le fond, est-ce que tu es d’accord avec ce qu’il dit ?

FJ – Sur le fond, d’une part je suis totalement d’accord en ce qui concerne le sens,

l’orientation ; et d’autre part j’ai été très, très intéressé par le fait que, pendant

presque toute la lettre, Divakar s’adresse à Jean Daniel pour lui parler de la

géopolitique en quelque sorte, c’est vraiment à l’échelle de la planète ; et que tout

d’un coup, vers la fin,il parle de ce que nous pouvons faire là où nous sommes, et,