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C’est sans fin et sans issue : cela descend dans un niveau de pourriture qui est

installé ici, sous-jacent à tout, toléré, entretenu…

C’est un moment très délicat et exigeant pour nous tous…

*4-6-1991, Auroville :

Dans la nuit quelqu’un a pénétré la pièce commune ici et s’est emparé de mon

dossier en cuir où je range le courrier récent, mais a laissé la machine à calculer qui

se trouvait juste à côté… Tout cela est bizarre ; c’est triste aussi, parce que c’était

le dossier que Su m’avait offert pour ma fête…

*5-6-1991, Auroville :

Il me semble que c’est le climat ambigu, malhonnête et tamasique de ces dernières

années qui a permis que de tels mouvements mûrissent et puissent se produire. Et

il y a cette maladie de lâcheté, de « prudence politique »… Notre équipe a rencontré

celle du « Working Committee » en fin de matinée ; nous avons présenté le

« problème », avec l’aide de Yoke et d’Aster ; devant l’attitude « raisonnable » de

Sanjeev, Arjun et Toine sont entrés dans une grande colère ; comme équipe, nous

donnons décidément une image plutôt sauvage et intraitable !

Je suis resté comme pris dans un calme, tout du long : c’est pénible, après tant

d’années, de voir encore colportées les mêmes formations destructrices à mon

égard ; mais le contrecoup ne s’est fait sentir que plus tard, de retour ici, avec une

vague de fièvre dont je n’ai pas encore émergé…

Selvam, très tendre et très vrai, est un trésor dans ma vie…

*6-6-1991, Auroville :

J’ai essayé ce matin de me joindre à l’énergie du jour, comme si rien ne s’était

passé ; mais après un court moment au Matrimandir, le corps a montré le chemin :

je suis resté allongé jusqu’à ce soir, dans une fièvre de nettoyage…

Selvam, adorable et profond, a passé une partie de la journée ici à fixer de

nouvelles conduites d’eau ; et ce soir Y m’a rendu visite, une visite inattendue mais

bienvenue malgré la fièvre…

*7-6-1991, Auroville :

C’est une bataille que je ne prétends pas comprendre.

Je sais maintenant que notre atmosphère collective n’est pas bonne ; notre

exigence n’est pas à la hauteur de la tâche et, ainsi, les forces les plus grossières

ont le jeu facile.

Parfois c’est un peu… redoutable.

L’énergie ne coule pas, et une sorte de désarroi s’empare de ceux qui essaient le

plus de se donner…

*8-6-1991, Auroville :

C’est une chaîne de réactions, de malentendus et de complications. L’attitude de

John H – son manque de discernement émotionnel – m’a beaucoup affecté.

Mais la fièvre est revenue, avec pour moi le sens d’une nécessité impérative :

trouver le progrès qu’il me faut faire si je dois continuer ici, au Matrimandir.