les ténors de la profession sortent de la cou
lisse et qu'ils dévoilent aux détracteurs, aux
sceptiques, aux mal convertis, les arcanes
apparemment mystérieuses de leur activité
synthétique.
C'est donc aussi une œuvre de self-
défense que l'auteur, bénévolement, a fait
immerger de ces quelques pages. Je dirais
même une œuvre de défense et de justifi
cation du cocktail, de laquelle la corpora
tion entière des Barmen lui sera reconnais
sante.
Cocktail : mot symbolique, d'origine
récente, mais qui cache sous une orthœpie
nouvelle un vieux fondement d'efforts et de
raisons pour arriver à expurger de la vie cet
ennui chronique qui « naquit un jour de
l'uniformité ».
Le cocktail est certes un mot moderne,
mais sous des vocables différents il a tou
jours existé dans toutes les sociétés civilisées
qui, à travers des siècles, se sont transmises
le flambeau du perfectionnement. La com
position de la boisson apéritive a fonctionné
avec les produits de l'époque, tant à Baby-
lone qu'en Phénicie, en Egypte, en Grèce et
à Rome ; car, ne l'oublions pas, l'alcool sous
toutes ses formes est d'origine récente au
point de vue commercial , il n apparut guère
avant le XV'= siècle.
EN EGYPTE:Diodore de Sicile (Livre 1),
qui visita l'Egypte, nous fait part que les
anciens Egyptiens fabriquaient déjà, à titre
d'apéritif, une boisson aromatisée « Zithos »
qui était à base d'orge et d'eau. Hérodote,
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