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Strabon, Athénée parlent à peu près dans le

même sens de cette boisson complexe.

Dans la splendide exégèse qu'elle a faite

de la vie du grand Pharaon Tout Ank Amon,

l'érudite historien Mademoiselle G. Tabouis,

nous montre d'après les documents de l'épo

que et principalement d'après le Papyrus

hiératique conservé à Turin, que les Egyp

tiens chics « s'énivraient de vin de palmier

et d'une liqueur composée de plusieurs

essences qu'on appelait « Kémi ».

EN BABYLONIE : Suivant le même au

teur, dans la reconstitution qu'elle a faite

de la vie du Roi des Rois, le grand Nabucho-

donosor, elles nous cite cette scène char

mante d'une période vieille de 26 siècles ;

« Dans un coin de la salle, les eunuques

spéciaux, préposés au service des vins opè

rent rituellement ; les vins même les plus

fins ne doivent pas être servis tels qu'ils

arrivent du cellier ; il faut que des aromates

et des épices variés développent leur bou

quet et décuplent leur force. Ils sont plu

sieurs qui broient dans des mortiers de

pierre des substances enivrantes qu'ils hu

mectent d'essences rares ; avec des spatules

d'or ils versent la pâte odorante dans des

amphores d'argile, dont les grands cratères

d'argent ciselé montentjusqu'à leur poitrine.

Sans cesse les échansons arrivent et servent

les convives ». je ne sais s'il est actuelle

ment permis d'avoir un doute encore entre

le cocktail moderne et la pratique rituelle

déjà en usage au temps de Nabuchodonosor

qui vivait il y a près de 2.600 ans de dis

tance de nous.