nation identique à celle de son congénère
actuel.
Le génie romain dans l'art de varier les
boissons, était vraiment remarquable et je
m'excuse ici encore de falloir écourter
l'étude de cette science véritable et antique,
digne d'une grande époque.
Faute d'alcool, et pour cause, les échan-
sons romains savaient varier et dénaturer la
boisson. C'est certainement de leur initia
tive que vient le Colum Vinarum, dont un
spécimen a été trouvé dans des fouilles
récentes de la Rome classique et que Pline
et Martial avaient décrit comme prédisposé
à recevoir faute de glace, la neige sur
laquelle en passant, le vin se rafraîchirait.
En revanche, nous trouvons dans leur litté
rature d'autres cas où le vin était servi chaud
et parfumé et le grand Horace — dont on
vient de fêter le deuxième millénaire
nous parle déjà de l'apéritif, du vin recuit
(conception du Madère actuelle) et dans
une de ses satires célèbres, il apostrophe
ainsi un de ses interlocuteurs :
« Vous refusez de boire, à moins qu'il n'y
ait du Falerne qu'aura adouci le miel du
mont Hymette. »
L'apéritif, le digestif même, étaient aussi
connus dans le Latium. Cicéron, dans une
lettre, restee célébré, à son protecteur
At,cus pade de la pratique courante qui
consistait a feter dignement les hôtes de
marque, car c était une marque de respect
de bien faire manger et boire ses invités.
Et à son tour, Suétone nous raconte que
I Empereur Domitien, dont l'administration
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