EN GRECE: Héritière directe des vieilles
civilisations égyptiennes et asiatiques, la
Grèce depuis le premier pas qu'elle fit dans
le monde policé, connaissant la culture de
la vigne et l'usage du vin. Elle l'exportait
même dans les contrées les plus lointaines et
ses habitants en faisaient un usage immodéré.
Et cependant l'histoire grecque est pleine
de ces mille tentatives destinées à modifier
l'organoleptie du vin classique et naturel,
soit pour en augmenter la puissance éni-
vrante, soit pour le concentrer en un volume
plus réduit.
La libation — ce mélange complexe et
varié de vins et d'aromates — s'adressait
aux Dieux, mais aussi aux hommes et, pour
ne pas allonger démesurément ces citations,
je crois pouvoir encore indiquer ici à titre
de résumé cette illustration combien pro
bante du vieil Eschyle, le père de la tragédie
classique ;
Dans sa tragédie « Les Perses », Eschyle
met dans la bouche d'Atossa cette phrase
qui nous en dit long sur l'art des mélanges
dans l'antiquité grecque :
« Le lait blanc d'une génisse sans tache,
ce miel doré, distillé par I ouvrière qui pom
pe les fleurs,^ ce breuvage sans mélange,
production d une mère agreste, présent
d une vigne antique, ce fruit odorant de la
blonde olive, de I arbre qui dans la vie ne
dépouillé point son feuillage, etc, etc... »
Tout y^GSt avec Eschyle, le lait, le miel, le
vin, et même la blonde olive offerte comme
fantaisie d'accompagnement aux cocktails,
ou autres apéritifs.
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