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LE PAYS DU COGNAC
151
faisaient obstacle
à
la reconstitution en vignes greffées. Les Charentes ayant
un climat spécial et des terrains spéciaux,
il
n'était guère possible de prendre
pour base les tentatives de reconstitution faites ailleurs avec succès. Il fallait
chercher ici-n1ême la raison des échecs de jadis, faire disparaître les difficultés
rencontrées tout d'abord ou les surmonter, et enfin mettre
à
la disposition
des vignerons intéressés les n1oyens de n1archer avec pleine certitude de
succès dans la nouvelle voie qui venait de leur être frayée. C'est ce qu'ont
voulu faire toutes les associations agricoles ou comn1erciales de la région, et,
isolén1ent , quelques propriétaires éclairés. C'est ce qu 'ont fait surtout les négo–
ciants de l'arrondissen1ent de Cognac, sur l'initiative deMM. Germain, Denis,
Laporte, Pellisson, A. Robin,etc. Réunis, avec des propriétaires expérin1entés,
en un
Comité de Viticulture
présidé par M.
Henri Ger1nai11,
et disposant de
ressources in1portantes, ils décidèrent , en 1888, d'instituer des recherches
spéciales sur la valeur, les qualités, les défauts et la culture des vignes
américaines greftées. Ils 1n'en confièrent la direction. En 1893, l'Etat devint le
collaborateur du
Co111ilé de Viticullure.
Un établissen1ent de recherches
viticoles encore unique en France fut créé
à
Cognac, sous le nom de
Slatio11
viticole.
Je fus chargé de son organisation et de sa direction.
Je ne veux pas insister ici sur les difficultés qu'il
y
avait
à
vaincre,
ni sur les résultats obtenus. Comme ces résultats sont dûs aux efforts de tous,
je puis bien.dire qu ïls sont plutôt satisfaisants. A répoque de la création du
Co1nité de Viticulture,
les vignes greffées étaient !"exception; actuelle1nent,
elles occupent en beaucoup d 'endroits toute la surface de !"ancien vignoble.
Tels terrains que l'on croyait très défavorables auxvignes an1éricaines, à cause
de la nature du sous-sol ont été reconnus très bons; et de nouvelles plantations
fort belles e:nt ren1placé des
<
friches » qui n·avaient jamais nourri la vigne.
La
c1·a1:e
des terres de Chan1pagne, les
groics
du Jurassique étaient rebelles
à
la culture de toutes les variétés américaines; aujourd'hui on n'a plus que
l'embarras du choix pour les planter. Chaque sorte de terrain peut recevoir
n1aintenant la variété qui lui convient, comme chaque variété peut êtce
sûrement mise
à
sa place.
Les difficultés du début n'existent donc plus. Le doute a disparu
pour faire place à la certitude dans le succès. Et ce qui le prouve, ce sont les
grandes étendues de nouvelles vignes, très prospères comme Je montrent les
gravures qui ornent ce livre, et qui recouvrent déjà dans les régions les plus
difficiles une grande partie de la surface occupée par l'ancien vignoble.