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LE PAYS DU COGNAC
d'Aulnis,
où il n'y a que vignes ...
»,
et dans une ordonnance de Charles VII
en
1424,
il était dit:
«
La Rochelle,
située en païs vignobles .....
».
Antérieurement, et dès
1205,
nous voyons le roi d'Angleterre,
Jean-Sans-Terre, accorder aux Rochelais des lettres de protection et de
sauvegarde pour aller vendre leurs vins en Flandre, où leur con1n1erce était
déjà considérable avec les six principales villes de cette pro,·ince, ainsi qu'en
atteste une charte du même prince datée de l'an
l
209.
Les co1ntes de Flandre
et du Hainaut, dans le cours des XIII•, XIV• et XV
0
siècles, octroyèrent aux
nlarchands Rochelais
plusieur·sgrandes el ainples fi·anclzises pour le conunerce
el t1·aficq de leurs 11ins:
il en existait de vastes entrepôts dans les Pays-Bas.
En r388, pendant la guerre entre les Flamands et les Anglais, ceux-ci capturèrent
en mer des bâtiments portant
9000
1nuids de vin provenant de La Rochelle et
l'on trouve dans les archives de !'Hôtel-de-Ville de Gand un n1anden1ent de
Charles VIII, du
12
octobre
1491,
pern1ettant aux habitants decette ,·ille de
prendre
2006
pipes de Yin en France, moitié
à
La Rochelle, moitié
à
Bordeaux.
Le trouvère Henry d 'Andély nous apprend du reste que les Yins d 'Aunis
étaient recherchés jusqu'en Danemark et en Nor,vège.
Non seulement pendant que la Rochelle fut soumise
à
la
domination anglaise, n1ais constamment depuis. et rnê1ne pendant toute la
guerre de cent ans, les trois royaumes d'Angleterre, d 'Ecosse et d'Irlande
furent pour les vins de La Rochelle un vaste 111arché sur lequel ils jouissaient
des plus grandes i1nmunités de 1nên1e que dans toutes les possessions
continentales dépendant des rois d 'Angleterre. Mais ce n'était pas uniquen1ent
dans les pays d'outre-111er que nos vins étaient recherchés. Dans son savant
ouvrage sur le comn1erce maritin1e de Rouen, M. de Fréville cite les vins de
La Rochelle au non1bre des inlportations les plus anciennes <le la capitale
norn1ande.
Les côtes de Bretagne et de Picardie leur offraient aussi
d'importants débouchés et il s'en faisait dès le XIII• siècle un grand con1merce
avec Paris. Dans un poëme en l' honneur de cette capitale, composé en
1323 ,
Jehan de Jaudun dit en parlant de la Seine que ce fleuve transportait chaque
année pour la conson1mation des Parisiens de grandes quantités devins. parn1i
lesquels il citait ceux de Grèce, de Grenache, de La Rochelle et de Gascogne
(Bordeaux). On voit que le vin d 'Aunis figurait en bonne compagnie.
«
Ce n'est pas que je veuille prétendre, écriYait fortjudicieusen1ent
en 1866 notre savant compatriote E. Jourdan dans son
Essai historique sur les
vignes et les vins d'Aunis ,
auquel nous en1pruntons tous ces détails, que je