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LE PAYS DU COGNAC
Toutefois de grandes entraves existaient, résultant de l'énorn1ité
du droit jès qu'il s'agissait de faire passer des produits d'une province dans
une autre.
«
C'est ainsi que pour les vins, les droits
à
la sortie, fixés par le
tarif de
i664,
à
12
livres, se montaient en
1781
à
48
livres
18
sous 3 deniers par
tonneau, et ce sont ces droits prohibitifs qui contribuèrent
à
amener les
pr0priétaires
à
convertir de plus en plus leurs vins en eau-de-vie. A cet effet,
les propriétaires de Yignes faisaient de grands appr0Yisionnen1ents de bois
dans les forêts des environs, afin d 'être à mên1e d 'alimenter leurs chaudières.
Celles-ci étaient encore alors d'une extrén1e si1nplicité : elles étaient
.
généralement très petites et ne contenaient qu'une barrique de vin, de sorte
qu 'il fallait
six chauO"es,
c'est-à dire charger six fois la chaudière pour obtenir
une barrique d'eau-de-vie. La dépense était de
11
livres
14
sous si l'on
e1nployait du bois. Quelquefois, et par économie, on brûlait du charbon de
terre, ce qui réduisait les trais de distillation
à
6 livres
18
sous en 111oyenne.
.
Le
27
mai
17~4,
intervint un arrêt du conseil du roi portant
réduction des taxes de sortie sur les vins d'Aunis qui étaient exportés
à
l'étranger. On y lit ce qui suit:
" SUR CE QUI A ÉTÉ REPRÉSENTÉ AU ROI, ÉTANT EN
SON CONSEIL, par les propriétai res des Yignobles du pays d'Aunis, que
les différents droits auxquels leurs vins étaient assujettis
à
la sortie du royaun1c
se trouvaient , par l'effet des sous pour liYres additionnels, portés
à
un taux
qui n 'en pern1ettait plus l'exportation, d'où il pourrait résulter une diminution
notable dans la culture des vignes qui sont la principale richesse de cette
province, et Sa Majesté s'étant fait rendre con1pte des droits qui sont perçus
sur les vins, tant lorsque qu'ils sont conson1més dans le pays, que lorsquïls
sont exportés
à
l'étranger, et ayant reconnu qu'ils sont assujettis dans ce
dernier cas
à
des droits infiniment plus considérables que lorsqu'ils sont
consommés dans le royaume, elle a jugé devoir rectifier cette fausse
combinaison et accueillir favorablement les représentations que lui ont
adressées les propriétaires des vignobles du pays d'Aunis. A quoi, voulant
pourvoir: Oui le rapport du sieur de Calonne, conseiller ordinaire au conseil
•
royal, contrôleurgénéraldes finances,
LEROI
ETA1\'T
E1\TSOJV CO.i\ TSEIL,
a ORDONNÉ ET ORDONNE qu'à compter du prochain et jusqu'à ce qu ' il
en ait été autrement ordonné, les vins qui seront enlevés des différents lieux
de la province d'Aunis pour être exportés
à
!'Etranger, ne seront assujettis
qu'au pa-iement du droit de huit livres par tonneau, et les dix sous par livre
en sus du dit droit: veut Sa Majesté que la moitié du dit droit soit perçue au