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LE PAYS DU COGNAC

Comn1e on le voi t , les droits de sortie

à

l'expo rtation étaient très

différents suivant le port par lequel la n1archandise é t a it expédiée. C'est ce

dont se plaignent for t justement les négociants charentais dans la not e

suivante, retrouvée aux Archives de la Charente:

«

C haque

27

veltes d'Eau-de-vie des Provinces d'Angoumois et

»

de Saintonge payent aux Bureaux de Charente , Rochefo r t et Mortagne

»

allant

à

!'Etranger, les

10

francs p. livre du d ro it principal compr is pour la

» traite .. . . . . .. ........ . . . . . ... . ........... .. .. .L.

16.1 0

»

et pour la jaugeet courtage, éga llement les

10

fr. par L. compris

2 . 10

8

19

8

»

Au Bureau de sortie

à

La Rochelle la n1én1e quantité de

l>

27

veltes d 'Eau-de-vie ne paye de tous d ro its au Roi que .... L.

8 . ro 7

»

A Bordeaux il est perçu pour tous droits au Roi

»

environ. . .. ... . . , . ... . . . . . .. . .. .. ...... . . . ... L.

42

»

»

»

par pièce de So ,-eltesd'Eau-de-vie dont l' étranger ne supporte que 3o li\·rcs

»

que le vendeur t ient con1pte de

12

livres à l' acquéreur , l' Eau-de-\'ie si

»

fabrique

à

tel degré de force que !'Et ranger la demande, et si exporte

»

sans payer plus de d ro its que l' eau-de-vie ord ina ire, ou de simple preu\'e.

»

A Cette et en Provence, il ne se perçoit qu'un droit de fo ra ine

»

qui ne s'élève qu'à ro livres par pièce d' Eau-de-vie d'en\'iron 85 veltes, sans

>l

d is t inction de fo rce, qu'on y export e a ussi pour !'Etranger sans augmen–

»

tation de droits

» .

Con1me on le voit, ce n'est pas d ' hier que les entraves

à

la libre

circu lation des boissons, que les taxes fiscales de toutes sortes existent et

pèsent

à

la fois et sur le p roducteur et sur le conson11nateur.

Les product eur s

~harentais

avaient auss i

à

lutter dès le XYIT l

0

siècle cont re la concur rence que leur faisaient certains produit s similaires:

C 'étaient

à

cette époque les tafias e t les guildivesqui effrayaient les fabricants

<l ' eau-de-vie. En

1713,

ils obtin rent une déc la rat ion royale qui en proscrivait

l' introduction en France e t défendait d'y distiller les sirops des guildives

qu i eùssent donné de très beaux bénéfices, car ils ne coûtaient que

10

sols le

q ti.intal, et lTne bar rique de sirop, lnê lée

à

quatre barriques d ' eau , rendait

à

la

chaudiè re

p.eu

p rès une bar rique d'eau-de-vie .

~

D'un autre côté, l'excès 1nê1ne des d roits de douanes intérieures

dont nous avons déjà par lé amena le Languedoc lui aussi

à

br ùler ses

vins et

à

fai re aux eaux-de-vie ·d'Aunis, de Saintonge et d'Angoun1ois une