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LE PAYS DU COGNAC
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fâcheuse concurrence. Tant il est vrai que toujours les mên1es causesan1ènent
les mêmes effets. De là est née l'industrie de la fabrication des eaux-de-vie
connues plus tard sous le nom
d'eaux-de-vie de lllontpellier,
n1ais qui n'ont
jamais acquis la juste renommée des eaux-de-vie charentaises et ne sont
jamaisdevenuesl'objet d'un co1nn1erce d 'exportation. Toutau plus s'écoulaient–
elles en France mên1e, lorsqu'on Youlait des alcools à bon 1narché.
Enfin les eaux-de-Yie d 'Espagne et de Catalogne cherchèrent
à
s'introduire
à
la suite ·des produits charentais dans les ports de la Picardie et
dans le Nord.
Des spéculateurs peu scrupuleux tentèrent n1ên1e d 'en faire venïr
dans les Charentes pour les couper aYec des eaux-de-vie du pays. Mais ce
mélange dénaturait tellement le bouquet supérieur de nos eaux-de-vie et
l'arôme particulier et spécial qu·elles tenaient de la nature du sol, du climat,
des cépages cultivés, que les représentants les plus autorisés du con11nerce
charentais d'::dors n'hésitèrent pas
à
signaler un pareil abus et à le réprouver
dans le document que voici :
«
LES NÉGOCIANTS SOUSSIGNÉS, faisant le con1merce des
«
eaux-de-vie de Cognac provenant des crûs des ci-deyant prO\'inces de
«
Saintonge et d'Angoun1ois, considérant que la réputation dont cette
<
eau-de-vie jouit est dùe non seulen1ent
à
sa qualité supérieure, 1nais
à
la
«
confiance fondée sur l'opinion qu'il n 'y entre point de n1élange d'eau-de-vie
«
étrangère.
«
Que tout ce qui peut altérer cette confiance doit diminuer la
«
demande de nos eaux-de vie, en faire baisser les prix, et par là nuire au seul
«
genre de culture dont la plus grande partie de nos terres soient susceptibles.
«
Pénétrés de ces principes, nous n'avons pu voir sans indignation
«l'introduction au centre du pays d'une partie d 'eaux-de-vie d 'Espagne, qui,
«
de quelque manière qu'elle soit employée, ne peut que nuire
à
l'intérêt
cc
général et
à
la réputation de notre con1merce.
«
C'est pour écarter loin de nous tout soupçon d'avoir participé
«
à cette introduction, ou d'être portés
à
l'imiter, que nous croyons devoir
«
donner la plus grande publicité
à
nos senti1nentssur une opération que n0us
,, regardons con11ne une spéculation projetée par la plus odieuse cupidité et
«
contraire
à
tous les intérêts de l'honneur et du patriotis1ne sacrifiés au
«
nlisérable gain du mon1ent.
«
Par une suite de nos principes, nous avons arrêté et nous nous
«
sommes engagés, sur notre honneur et conscience, de n 'acheter ni