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LE PAYS DU COGNAC
le commercedeseaux-de-vieavaitprisdans toute la région unecertaineextension
puisque on en exportait déjà couramment dans les Flandres, en Norn1andie, en
Picardie, en Hollande eten
T
rlande. L'Angleterre n'en absorbait encore que fort
peu. Ces eaux-de-vie qui provenaient de toutes les part ies des provinces d'Aunis
de Saintonge et d'Angoumois où existaient des vignes, étaient généralement
en1barquées au port de La Rochel le par barrique de
27
veltes . Toutefois les
négociantsqui les chargeaient ne paraissent avoi rété au XVI
0
et au X
VT
f•
siècles
que des agents con1n1issionnés par l'étranger pour l'achat de la tnarchandise.
Ce n'est qu'à partir de r643, date de fondat
ior.dela plus ancienne nlaison de
Cognac, la maison Augier, que nous allons les voir devenir exportateurs
pour leur propre con1pte.
En 1640, nous voyons apparaît re un édit royal frappant
l'eau-de-vie d'un droit d'entrée, d it
droit de barrage,
de dix sols par muid.
Ce fut le prélude des in1 pôts qui devaient venir par la suite s'appesantir de plus
en plus lourdement sur nos produits.
Dans un mémoire adressé au ro i vers la fin du XY !f• siècle,
M. de Bernage, intendant de la généralité de Li1noges écrivait :
«
Les vins sont le principal produit de l'Angoumois, nlais les
plus grands vignobles sont dans l'élection de Cognac. Les vins rouges se
débitent en Poi tou e t en Limousin; il s'en vend très peu aux étrangers qu i ne
les trouvent pas assez forts pour passer la nler. Mais quand les vins blancs
sont convertis en eau-de-vie, qui est leur destination ordinaire, les flottes
anglaises et danoises viennent les chercher en temps de paix aux ports de la
Charente et il s'en fait une consommat ion avantageuse à la proYince .
~
Au con1mencement du XVIII• siècle et d'un état du como1erce de
La Rochelle qui por te la date de
r
736, i l résulte qu'ils' expédiait par
ce
port des
eaux-de-vie dans les trois royaun1es d'Angleterre, Ecosse, Irlande, au Canada,
en Suède, en Danemark, en Moscovie, dans les villes hanséatiques, en
Hollande, dans la Flandre impériale, en Espagne, en Portugal, en Ital ie, sans
compter les diverses provinces de la France.
L'historien Arcère dit que de son temps - c'est -à-dire aux
environs de 1750 - la quantité moyenne qui sortait annue llement du port de
La Rochelle était de 35 à
40.000
barriques de
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veltes. Un mén1oire io1prio1é
en
1780
donne le chiffre de
30.000
bar riques pour la seule province d'Aunis.
Ce qui est cer tain, c'est que le commerce d'exportat ion des
eaux-de-vie, sans avoir encore dans les Charentes au Xvl! I• siècle le dévelop–
pement considérable qu'il a pris à par t ir de 1820, avait déjà malgré certaines
oscillations, une in1por tance très marquée .
'