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LE PAYS DU COGNAC

docun1ents Rochelais soient la source principale de toutes les inforn1ations

relati~'es

;-· l'histoire.. du con1n1erce des Eaux de-vie de toute la région

charentaise jusqu'à la Révolution.

Nous avons déjà dit qu'une des grosses difficultés qu'avaient à

surn1onter les com1nerçants charentais tenait

à

la nlultiplicité et

à

l'excès des

taxes de toutes sortes qui les atteignaient. On va pouvoir en juger.

On sait que Colbert voulant favoriser la circulation des denrées

à

travers le Royaume avait songé à détruire la ceinture de douanes particu–

lières qui existait à l'entrée de chaque province pour

y

substituer un tarif

unique qui eùt pern1is aux n1archandises de n'être pas consta1nn1ent arrêtées

en cours de route. On sait aussi comment ce projet échoua.

Le royaun1e était donc divisé en trois

z~nes

:

les pays dits

à

l'instar de l'étranger; 2° les provinces réputées étrangères; 3° les provinces

des cinq grosses fermes royales, qui formaient une union douanière et où les

111archandises jouissaient d'une liberté complète de circulation, nlais qui

étaient assujetties aux droits du tarif de 1664 dès qu'elles

y

entraient ou en

sortaient, allant ou venant dans les provinces réputées étrangères con1me

à

l'étranger 111ême.

Il est aisé d'entrevoir combien l'Aunis, la Saintonge et

l'Angoun1ois, entourées de provinces réputées étrangères con1n1e l'étaient

notamment la Guyenne et l'Anjou avaient de difficultés pour la sortie de

leurs vins et de leurs Eaux-de-vie.

Ces d ifficultés furent encore aggra,·ées par Louis XIV, instituant

par un édit de juin 1691, des offices héréditaires de courtiers ou !con1n1is–

sionnaires en vins et eaux-de-vie qui, dans un but de lucre personnel et

pour faire produire leurs charges apportèrent tot!tes les entraves possibles au

commerce.

Avec les besoins incessants du Trésor Royal , les tarifs allèrent

toujours en augmentant. D'après celui de 1664, le droit à la sortie des vins

avait été fixé à 12 livres par tonneau. En 1781, c'est-à-dire dans l'espace d'un

peu plus d'un siècle, il s'était élevé au quadruple, exactement

à

-18

li,·res,

18

sous,

3

deniers.

On n'oubliera jamais

à

Toulouse qu' un tonneau de vin, coûtant

en Languedoc, en 1769,

40

livres, fut vendu

à

Paris

500

livres, laissant

à

son

vendeur une perte de

1

livre 7 sous 7 deniérS. Les raisons de cette énormité

s'expliquaient par le con1pte détaillé des droits acquittés en cours de route