Table of Contents Table of Contents
Previous Page  281 / 336 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 281 / 336 Next Page
Page Background

LE PAYS DU COGNAC

265

A Saintes,

à

Rochefort, à Saint-Jean d'Angély,

à

Marennes,

e\.istaient aussi des maisons faisant le comn1erce des eaux-de-vie.

Dès le milieu Ju siècle dernier, le port de Tonnay-Charente

con1ptait déjà un transit considérable. Un Philippe Augier, originaire de Saint·

Jean d'Angély

y

transporta vers 1850, le siège de ses opérations con1n1erciales

dont les vins des Borderies et les e<1ux-de-\•ie de Saintonge furent a\·ec les bois,

les céréales, les grains de toutes sortes, le principal élément.

Autour de Cognac, Jarnac et Châteauneuf, Pons, Barbezieux,

Aigre, Rouillac. deYinrent des localités fort commerçantes.

l.Jn

peu plus loin,

Angoulèn1e joignit

à

ses autres inJustries le comn1erce des eaux-Je-vie, qui,

dans l'ensemble, constituait, et de beaucoup, le plus important Je toute la

région.

Lorsque la Ré,·olution eut niodifié le régin1e fiscal de l'ancienne

Monarchie et mis un terme aux difficultés de circulation des vins et des eaux–

de-vie, il devint possible de tra\'ailler celles-ci comn1c clics l'ont toujours été

depuis, par des coupages entre les Jiflérents crus qui pennirent Je créer des

types courants ayant un ensen1ble Je qualités, de finesse, Je goût qu'elles

n'avaient pas aupara,·ant. De l'cau-dc-\·ie brute telle qu'elle sortait, plus ou

moins bien distillée de la chauJière Ju vigneron, on put arri\'cr

à •

la coupe »

donnant une eau-de-Yie meilleure par la réunion nième des qualités n1ultiples

appartenant plus spécialement à chaque terroir.

Ce fut là une pt·emière circonstance qui eùt rapiden1ent amené

le relèveQ1ent du commerce des eaux-Je-vie, si l'état permanent de guerre dans

lequel nous vécûmes jusqu'en 1815 n'avait pas été un obstacle d'un autre

ordre, et au 111oins aussi terrible que les entraYes fiscales,

à

l'extension de

nos rapports avec !'Etranger.

AYec la paix de 1815, si humiliante

à

d'autres égards, notre

exportation ,.a pou,·oir prenJre son essor, et c'est du côté Je l'Angleterre

princi pale1nent que Ya se créer le principal débouché des eau x-<le-\·ie de Cognac

qui ne tarderontpas

à

y

prendre, parn1i les boissons alcooliques en usage d<ns

ce pays du brouillard, une place considérable. D'un autre côtè, le co111merce

de La Rochelle allait renouer a\·ec les Etats-Unis d'Amérique le grand mouve–

rnent d'alîaires qu'au siècle précédent, à raison de sa situation niaritime et de

l'in1portance de sa flotte 1narchande, il avait eu a\·ec les Indes, la Louisiane

'

le Canada, les Antilles, et cette nou,·elle source d'exportation des eaux-de-vie

charentaises allait de1neurer large1nent florissante jusqu'à la guerre de

Sécession -qui,

à

raison de l'élé,·ation de droits d'entrée qui s'en sui\·it -

arri\'a en quelques années

à

la tarir presque complètement.