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LE PAYS DU COGNAC

26r

Gabriel Bonniot, aussi marchand négociant , de1neu ran t

à

Cog nac,

fournisseur

de

11i11s

el eaux-de-vie pour la ma1·i11e

au port de Rochefort,

à

livrer dans le

courant du mois de juillet

1720,

sur le port de Cognac, la quantité de vingt

barriques eau-de-vie, bonne, loyale et marchande,

à

raison de 94 livres la

barrique de

27

veltes

(205

litres), payable

à

la livraison, c' est-à-dire au

comptant.

En admettant qu'il fallût 8 barriques de vin pour faire une

barrique d'eau-de-vie, ce qui était généralement le cas, cela faisait ressortir la

barrique de vin

à

1

r livres et

15

sols.

D' ailleurs , en ce qui concerne le prix des vins, il y avait co1nme

pour l'eau-de-vie les plus grandes variations suivant les années.

Le

12

mars

1705,

nous voyons un sieur Babin, de Mauriac,

commune de Salles, prèsCognac, vendre à un sieur Bouteau, de chez Chaussat,

con1n1une de St-Laurent, qui faisait Je commerce des vins avec les n·égociants

de Rochefort et la marine, un tonneau de vin rouge dix-huit livres, fùt

à

rendre. Le même Bouteau, l'année suivante vendait audit Babin deux

barriques de

27

veltes de vin blanc de Borderie

à

raison de dix livres la

barrique.

En

1709 ,

les vignes hautes, les noyers et les autre,s arbres

fruitiers périrent,

à

la sui te d'un hiver terrible. L'année suivante (171o) il

survint au

1er

mai une si forte gelée qu ' il n'y eut presque pas de vin ni de

blé. Le vin de grande Borderie se vendit cette année

250

livres le tonneau ;

celui de la Champagne, qui était n1oins alcoolique , ne valut que 170 livres.

A Aigre, la barrique de vin blanc valait en 1775,

23

livres; en

1776, 21

livres; en

1777,

20

livres; puis nous la voyons tomber en

1781,

à

5

livres

5

sols, et en

1789,

à

12

livres.

Avant de laisser la période afférente aux siècles précédents,

il conviendrait, nous semble-t-il, de faire ressortir toutes les entraves que

l'ancien système fiscal apportait aux transactions cornmerciales en général, et

spécialen1ent au co1nmerce des Eaux-de-vie.

A ce sujet, c'est encore

à

l'ouvrage manuscrit du savant M. Emile

Garnault, que je vais avoir recours.

Il est bon

à

ce sujet de rappeler que l'Aunis, la Saintonge et

une partie de l'Angoumois dépendaient autrefois de la généralité de La

Rochelle, tandis qu'une faible partie de cette dernière province ressortait de

la généralité de Limoges.

On comprendra par suite à n1erveille que les archives et les