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LE PAYS DU COGNAC

les récoltes que des besoins du marché et du plus ou moins de difficultés de

toutes espèces que rencontrait le commerce dans la revente en France même

ou

à

l'étranger.

Ils indiquent en même temps combien le commerce des eaux-de–

vie, soit de la part du propriétaire qui distillait , soit de la part du négociant

qui achetait, favorisait par ces oscillations même les opérations des

spéculations sur les eaux-de-vie en stocks; ces opérations, très fréquentes

dans notre région furent, autant que l'importance des affaires commerciales

proprement dites, l'origine dans les Charentes de bien des fortunes.

D ' un autre côté, les prix si bas de l'eau-de-vie de 1779

à

1785, où

ils oscillent entre 77 et 95 francs, expliquent et justifient suffisamment les

doléances des vignerons et des propriétaires dont nous retrouvons les traces

dans plusieurs mémoires du temps et dont nous reparlerons un peu plus loin

après avoir donné quelques autres prix.

Voici, d 'après l' historien Jourdan, ceux de l'eau-de-vie

à

La

Rochelle

à

diverses époques: en 1648, la barrique valait 54 livres. En 1705,

«année où jamais de mén1oire d'hon1n1e la misère ne fut si grande », dit Maudet,

la barrique d 'eau-de-vie ton1ba à 37 livres. En 1743, elle valait 60 livres; en

1745, 48 livres; en 1754, 54 livres; en 1756, 82 livres; en 1775, de 133 à 146

livres; en 1776, de 128

à

140 livres; en 1778 de 101 à 102 livres; en 1779, de 63

à106 livres; en 1780, de68à72 livres; en 1783, de Sr

à

I08 livres; en 1784,

ùe 8I à I04 livres; en 1789, le prix s 'en élève

à

240 livres.

Antérieurement, on relève dans les n1ioutes du notaire Bion

deux ventes faites en l'année

I

595

par un n1archand flamand, établi

à

La

Rochelle, l'une de 20 et l'autre de 22 barriques d'eau-de-vie au prix de 27 écus

la barrique. En I6r7, le notaire Coussan passait acte de deux ventes d'eau-de–

vie, qui même aujourd'hui seraient regardées comme très considérables,

faites par un sieur François Bertrand, marchand à La Rochelle, la pren1ière de

I IO barriques à 37 livres IO sols, et l'autre, un mois après, de 100 barriques

à

38 livres

«l'eau-de-vie tenant preuve dessus et

dessoul~

de la jauge el garende de

Cougnac

».

D ' un autre côté, Arcère estime par la supputation des divers prix

de l'eau-de-vie de 1734

à

r749, que la valeur courante de la barrique s'en

monte, année moyenne,

à

80 livres 10 sols.

C'est un prix

à

peu près analogue que nous retrouvons en r720

dans un marché sous signatures privées passé

à

Pons, en Saintonge, et par

lequel le sieur Jean Mousnier, marchand,

y

demeurant, vend au sieur