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LE PA
YS
DU COGNAC
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sous de si non1breuses et multiples dénon1 inations que la non1enclature en
est presquïnintelligible pour toute personne non initiée
à
ce labyrinthe.
Le propriétaire de vignes, <le son côté, était abi1né d'in1pôts.
Dans un n1én1oire en Yue de protester contre l'établissen1ent de la
taille
d'exploitation,
nouYelle contribution venant frapper tous ceux qui possédaient
des domaines en bien-fonds
à
la can1pagne et qui 1nenaçait de conson
1
n1er
la ruine totale de tous les bourgeois possédant des vignes, ceux-ci faisaient
re1narquer.
à
l'appui de leurs justes doléances et
à
titre d'exen1ple, qu 'une
barrique de
27
vel tes 1.feau-de-Yie, d'une valeur, à cette époque, de 76 liYres,
payait au nioins 128 livres de droits de toutes sortes a\·ant de parvenu· aux
n1ains d'un débitant de la Picardie.
Ainsi, on avait successive1nent aggraYé la taille d'un second
in1pôt, la taille d'occupation pour les in1 nieubles bâtis, la taille d'exploitation
pour les propriétés non bùties. Et tout cela venant s'ajouter aux droits
à
acquitter aux
aides
et
auxjèrnies
pour la sortie et la circulation des vins et Eaux
de vie, onarriYait
a
rendre les expéditions impossibles: le vigneron ne saYait
plus que faire de son Yin. Celui qu i était t rop pau\·re pour le brûler (car il
fut des périodes où le bois arriva
à
un prix exorbi tant) en était réduit
à
le boire.
En
178G,
Jans
"le triste tableau des can1pagnards
'» l'auteur constate que les
\·igneronsqui n·aYaient paslesn1oyens de dist iller leurs vins et qui ne pouvaient
les vendre, n'ayaient pour seule ressource que de les conson1n1er :
«
Ils faisaient
contracter
à
leurs enfants dès leur plus bas âge de mauvaises habitudes, et,
co1nme il est naturel de donner ce qui est sans valeur ou ce qui se perdrait,
ils en a busa ient. L'usage ini modéré du Yin
l ~ur
fit perdre les forces nécessaires
pour le traYail pénible duquel dépendait leur e"istence, et leu rs enfants entrainés
par l'exen1ple avaient peine
à
deven ir des hommes robustes. La population
des campagnes n'é tait plus
à
citer
co~e
autrefois. On
y
voyait des fami lles
d~générer,
beaucoup de veuves avec des enfants languissants ou mal
'
conformés . Les habitants de nos camp_àg·nes, énervés, abrutis, on peut dire,
par un usage excessif du vin, découragés pa r les difficultés de convert ir en
argent le produit de leurs récoltes, contractèrent cette insouciance qui les
précipite et les t ient aujourd'hui dans une misère presque continuelle.»
Tou tes les entraves qu'apportaient d'aut re part soit au con1merce
avec l'extérieur, soit
à
celui avec les différentes régions du pays celles du Nord
principalemen t , où se consomn1aient nos eaux-de-vie) et qui sont si bien
résumées dans le cahier des doléances, si remarquablement rédigé, du Tiers
Etat de la sénéchaussée de Tonnay-Charente, qualifiant
d'odieux et de