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LE PA

YS

DU COGNAC

263

sous de si non1breuses et multiples dénon1 inations que la non1enclature en

est presquïnintelligible pour toute personne non initiée

à

ce labyrinthe.

Le propriétaire de vignes, <le son côté, était abi1né d'in1pôts.

Dans un n1én1oire en Yue de protester contre l'établissen1ent de la

taille

d'exploitation,

nouYelle contribution venant frapper tous ceux qui possédaient

des domaines en bien-fonds

à

la can1pagne et qui 1nenaçait de conson

1

n1er

la ruine totale de tous les bourgeois possédant des vignes, ceux-ci faisaient

re1narquer.

à

l'appui de leurs justes doléances et

à

titre d'exen1ple, qu 'une

barrique de

27

vel tes 1.feau-de-Yie, d'une valeur, à cette époque, de 76 liYres,

payait au nioins 128 livres de droits de toutes sortes a\·ant de parvenu· aux

n1ains d'un débitant de la Picardie.

Ainsi, on avait successive1nent aggraYé la taille d'un second

in1pôt, la taille d'occupation pour les in1 nieubles bâtis, la taille d'exploitation

pour les propriétés non bùties. Et tout cela venant s'ajouter aux droits

à

acquitter aux

aides

et

auxjèrnies

pour la sortie et la circulation des vins et Eaux

de vie, onarriYait

a

rendre les expéditions impossibles: le vigneron ne saYait

plus que faire de son Yin. Celui qu i était t rop pau\·re pour le brûler (car il

fut des périodes où le bois arriva

à

un prix exorbi tant) en était réduit

à

le boire.

En

178G,

Jans

"le triste tableau des can1pagnards

'» l'auteur constate que les

\·igneronsqui n·aYaient paslesn1oyens de dist iller leurs vins et qui ne pouvaient

les vendre, n'ayaient pour seule ressource que de les conson1n1er :

«

Ils faisaient

contracter

à

leurs enfants dès leur plus bas âge de mauvaises habitudes, et,

co1nme il est naturel de donner ce qui est sans valeur ou ce qui se perdrait,

ils en a busa ient. L'usage ini modéré du Yin

l ~ur

fit perdre les forces nécessaires

pour le traYail pénible duquel dépendait leur e"istence, et leu rs enfants entrainés

par l'exen1ple avaient peine

à

deven ir des hommes robustes. La population

des campagnes n'é tait plus

à

citer

co~e

autrefois. On

y

voyait des fami lles

d~générer,

beaucoup de veuves avec des enfants languissants ou mal

'

conformés . Les habitants de nos camp_àg·nes, énervés, abrutis, on peut dire,

par un usage excessif du vin, découragés pa r les difficultés de convert ir en

argent le produit de leurs récoltes, contractèrent cette insouciance qui les

précipite et les t ient aujourd'hui dans une misère presque continuelle.»

Tou tes les entraves qu'apportaient d'aut re part soit au con1merce

avec l'extérieur, soit

à

celui avec les différentes régions du pays celles du Nord

principalemen t , où se consomn1aient nos eaux-de-vie) et qui sont si bien

résumées dans le cahier des doléances, si remarquablement rédigé, du Tiers

Etat de la sénéchaussée de Tonnay-Charente, qualifiant

d'odieux et de