Table of Contents Table of Contents
Previous Page  285 / 336 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 285 / 336 Next Page
Page Background

LE PAYS DU COGNAC

Ce tableau permet de constater que c'est seulement

à

partir de

1823 que les expéditions

à

l'étranger dépassent très sensible1nent 100,000

hectolitres.11 avait fallu quelques années depuis le rapprochement de la France

et de l'Angleterre

à

la suite de la chute de Napoléon 1ei", pour voir s'établir et

grandir avec ce dernier pays un n1ouven1ent d'affaires qui allait donner une si

vive impulsion à nos exportations d'Eaux:-de-vie charentaises.

Il est vrai que, d'un autre côté, les débouchés sur nos anciennes

colonies, sur le Canada, su r la Hollande, sur certaines provinces du Nord

tendaient

à

faiblir. et en effet s'an1oindrirent considérablen1ent.

'

Néan1noins, et à part quelques années seulement où, soit

disette dans la récolte, soit pléthore dans les approvis ionnements, on reton1be

au-dessous du chiffre annuel de 100,000 hectolitres, nous voyons les expéditions

n1onter

à

des totaux très supérieurs, oscillant entre ce chiffre et celui de

200,000, pour le dépasser en 1849, et s'élever à 213,139 hectolitres. L'année

précédente, si

à

l'intérieur, co1nme nous l'aYons déjà mentionné, les

éYènen1ents politiques qui accon1pagnèrent l'avènen1cnt de la 2° Répu–

blique avaient causé une chute énorn1e dans le prix de l'eau-de-vie et

favorisé de grands achats en baisse de la part de négociants avisés ayant su

résister à la panique générale qui s'était en1parée des propriétaires chargés

de stocks et dont ils surent habilement profiter, l'exportation avait déjà

atteint le chiffre approchant de 192. 162 hectolitres. On était bien loin des

40.000 hectolitres expédiés en 1801, et encore plus des 16

à

r8.ooo hectolitres

exportés annuellement pendant les grandes guerres de .l'Empire.

Mais une ère de prospérité plus grande encore allait se produire

à la suite d'un évène1nent économique considérable qui fait le plus grand

honneur au Prince qui en a pris l'initiative et aux deux conseillers, l'un anglais,

Richard Cobden, l'autre français, Michel Chevalier, qui le lui ont inspiré et

l'ont fait résolument entrer dans la voie de la politique libre-échang iste: nous

voulons parler du premier traité de commerce signé en 1860 par Napoléon III

avec l'Angleterre.

Quelque opinion que l'on puisse avoir par ailleurs sur les actes

d'un Régime, l'in1partialité commande de rendre ho1n1nage et justice au

Monarque qui, ayant en n1ains les destinéesd'un grand Peuplecom1ne la France

a su comprendre, à une heure dite, de quel côté était l'intérêt supérieur du

pays et lui donner presque n1algré lui- car tous les grands c9rps constitués,

toutes les chambres de commerce, sauf deux dont cela restera l'honneur,

s'étaient montrés hostiles aux idées de libre échange qui avaient cours déjà