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LE PAYS DU COGNAC

depuis 20 ans en Angleterre

à

la suite de l'évclution éconon1ique de Robert

Peel et qu'avait si magistrale1nent préconisées chez nous dès 1846 ce

grand esprit, digne successeur des Adan1 Sn1itb et des

J.

B. Say, qui s'appelait

Frédéric Bastiat - un régi1ne économique appelé bientôt

à

lui procurer une

prospérité sans précédents.

Aucune branche du commerce français ne profita plus du traité

de con1n1erce de 1860 entre la France et la Grande-Bretagne, bientôt suivi de

plusieurs autres avec la plupart des Nations voisines, que le commerce

d·Eaux-de-vie des Charentes. Quelques chiffres vont, du reste, en dén1ontrer

l'importance.

En 1845, les droits sur nos Eaux-de-vie en Angleterre étaient

encore de

22

sch. 10<1 (ce qui correspondait

à

plus de 6 francs par litre) tandis

que les alcools anglais, tels que le \Vhisky, avec lesquels ils entraient en

concurrence, n'étaient frappés que d'une taxe de 7 sch. 10<1. Le chiffre de nos

exportations fut - pour cette année mên1e- de I .080.000 gallons.

En r849, sous l'influence d'une pren1ière réduction de droits, la

conson1111ation des produits charentais dans le Royaun1e-U ni s'élève

à

plus du

double, et atteint 2.2I4.ooo gallons. Les droits sur nos Eaux-de-vie n'étaient

plus alors que de

cS

sch. par gallon.

Mais voilà que Robert Peel , non content d'avoir fait abaisser

au profit des eaux-de-vie importées de France les droits d'entrée qui les

nlettaient en état d'infériorité vis-à-vis de la concurrence des produits

indigènes, obtient de la Chan1bre des Co1n1nunes l'applicationdu libre-échange

en Angleterre. Les esprits, de fabrication anglaise, qui n'étaient taxés qu'à

7 sch. IO

d,

paieront dorénavant IO sch. et nos Eaux-de-vie - n1archandise

étrangère - ne paieront elles-mên1es que 10 sch. 5<1: cette différence insigni–

fiante de 5<1 par gallon, était nlotivée par la nécessité d'une con1pensation,

infime d'ailleurs,

à

donner aux distillateurs anglais

à

raison des rigueurs de

l'exercice pour la perception intégrale des droits

à

laquelles ils étaient soumis.

Que voyons-nous aussitôt

?

C'est qu'en 1864, la consommation

de !'Eau-de-vie de Cognac en Angleterre avait atteint 2.315.ooo gallons, et

qu'en 1867, elle était arrivée à 3. 168.000 gallons.

En face de cc::s chiffres, qui ont leur éloquence, on comprend

aisé1nent pourquoi les idées de libre-échange, qui a ouvert si large1nent au

CommerceCharentais le n1arché anglais, sont demeurées si vivaces et toujours

aussi juste1nent accréditées panni nous.

Les traités de commerce de 1860 arrivaient du reste

à

leur heure ,