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APERÇU DES ACTIVITÉS

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6.1 Les marchés de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables

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En 2013, le Kazakhstan a également initié un tel système de plafonnement avec

échange de permis d’émission. L’Ukraine envisage un système d’échange de

permis, de même que la Russie et, en Turquie, le secteur électrique pourrait

être soumis à des quotas.

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Aux États-Unis, un certain nombre de lois fédérales fournit un support financier

aux entreprises investissant dans le secteur de l’énergie décarbonée ou à forte

valeur ajoutée locale (

Energy Independence & Security Act, Energy Improvement

& Extension Act, American Recovery & Reinvestment Act

). Trois marchés

volontaires de permis d’émissions de CO

2

ont été créés impliquant 38 États

ou provinces des États-Unis, du Mexique et du Canada (

Regional Greenhouse

Gas Initiative

en 2009,

Midwestern Greenhouse Gas

Accord en 2007,

Western

Climate Initiative

en 2007). Le Québec a rejoint WCI en 2008 et collabore avec

la Californie.

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En Amérique latine, le Brésil étudie divers outils de marché et deux initiatives à

São Paulo et à Rio de Janeiro sont en attente. Le Mexique et le Chili réfléchissent

également à un système de permis d’émission.

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En Chine, une phase d’expérimentation a débuté avec le lancement en 2013-

2014 de sept marchés pilotes impliquant cinq villes (Chongqing, Beijing, Shangaï,

Shenzen et Tianjin) et deux provinces (Guangdong et Hubei). Le 10 décembre

2014, la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR) a

publié les premiers éléments juridiques d’un système national d’échange de

quotas de CO

2

qui devrait être lancé en 2017. Lorsqu’il sera opérationnel, ce

marché sera le plus important au monde.

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Au Japon, des discussions sur un nouveau plan énergie sont en cours pour

limiter la croissance des énergies émettrices de CO

2

et il y a déjà deux initiatives

locales. En Corée du Sud, un système d’échange de permis a été lancé en

janvier 2015. Cependant, le volume d’échanges est très faible.

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Un tel programme a également été mis en œuvre en Nouvelle-Zélande

depuis 2008. L’Australie avait initié un système de permis mais l’a aboli en 2014.

Le prix du carbone sur ces marchés est toujours resté relativement bas (inférieur à

30 euros/tCO

2

) et n’a pas permis véritablement de réduire les émissions de GES.

En Europe, le prix de l’EUA (European Union Allowance) stagne depuis 2013 aux

alentours de 4-9 euros/tCO

2

du fait d’un surplus de quotas D’autres facteurs ont

pu jouer dans les réductions d’émissions observées comme l’impact des politiques

de soutien aux énergies renouvelables, le contexte économique, l’efficacité

énergétique. Dans l’Union européenne, une réforme du marché des émissions de

CO

2

est à l’étude : plusieurs outils sont envisagés pour donner au carbone une vraie

valeur dont des annulations de quotas ou la constitution d’une réserve importante

limitant la quantité mise sur le marché.

Il est nécessaire d’anticiper l’épuisement des ressources

énergétiques fossiles

Les ressources énergétiques disponibles au niveau mondial ne vont pas infléchir la

croissance de la demande énergétique d’ici 2040 et au-delà. Cependant, l’échelle

d’investissement exigée pour les exploiter est importante et de nombreux facteurs

déterminent la cadence à laquelle les ressources énergétiques seront exploitées,

tels que l’incertitude sur les perspectives économiques, le climat d’investissement

et la disponibilité de financement, des facteurs géopolitiques, les politiques de

changement climatique, les avancées technologiques et les changements de

régimes légaux, fiscaux et réglementaires.

En l’absence d’une politique climatique forte, l’épuisement progressif des ressources

en hydrocarbures est une contrainte majeure pesant sur l’offre d’énergie. Le prix

du pétrole a subi de nombreuses évolutions depuis les années 1970. Après un

pic de prix généralisé pour tous les combustibles fossiles en 2008, le prix a subi

une chute puis est remonté en 2010 à des valeurs de l’ordre de 100 dollars/bl.

Depuis la fin 2014, des surplus de production notamment

via

les États-Unis ont

conduit à une baisse du prix du baril à 50 dollars. Selon le scénario central de l’AIE,

ce prix moyen mondial atteindrait 124 dollars en 2040 (en dollars américains). La

difficulté à trouver des substituts au pétrole pour le transport et l’industrie implique

une augmentation de sa consommation dans le scénario.

Sur le moyen/long terme, il est difficile de prévoir l’évolution de la disponibilité des

ressources en combustibles fossiles, pétrole et gaz naturel. Les incertitudes sur les

réserves, les coûts de production et les normes environnementales (gaz de schiste,

sables bitumineux, offshore profond, ressources arctiques) peuvent s’avérer très

contraignantes pour la production.

Par ailleurs, les ressources en pétrole et gaz sont inégalement réparties sur le globe.

Pour le gaz par exemple, trois pays (Iran, Russie et Qatar) détiennent plus de la

moitié des réserves mondiales.

Par conséquent, un recoursmassif aux ressources fossiles pour satisfaire la demande

énergétique poserait des problèmes importants de sécurité d’approvisionnement

(incertitudes sur les volumes et les prix, risques géopolitiques).

Le pétrole est essentiellement utilisé pour le transport tandis que le gaz et le charbon

ont des usages répartis dans l’industrie, la production d’électricité et de chaleur.

La Chine, grande consommatrice de charbon, l’utilise massivement dans son mix

électrique.

Évolution du bouquet électrique mondial et besoins

d’investissement

La combinaison de toutes les contraintes évoquées précédemment (augmentation

de la demande d’électricité associée à l’urgence de la lutte contre le changement

climatique et au déclin des ressources fossiles) impose des investissements massifs

dans le secteur électrique et un changement radical dans le bouquet de production.

Dans le scénario central du WEO 2016, la part de la production d’électricité par

des technologies bas carbone augmente passant d’environ 33 % en 2014 à 48 %

en 2040 : cette augmentation est due à la percée des énergies renouvelables

mais également à l’augmentation de la contribution hydraulique, la contribution

nucléaire n’augmentant que légèrement. En effet, la production d’énergie nucléaire

augmenterait d’environ 79%d’ici à 2040, à ~ 4532 Terawatt-heure (TWh) alors qu’il

sera nécessaire de remplacer d’ici là une partie importante du parc existant. L’éolien

verrait quant à lui sa production d’énergie multipliée par plus de cinq d’ici à 2040.

ÉVOLUTION DU BOUQUET ÉLECTRIQUE MONDIAL

DANS LE « SCÉNARIO POLITIQUES NOUVELLES » DE L’AIE

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

Gaz

Autres renouvelables

2014

2020

2030

2040

Éolien

Bioénergie et déchets

Hydraulique

Nucléaire

Pétrole

Charbon

TWh

Source :AIE,WEO 2016.

DOCUMENT DE RÉFÉRENCE

AREVA 2016

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