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APERÇU DES ACTIVITÉS

06

6.1 Les marchés de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables

Dans le monde, l’énergie nucléaire a déjà permis d’éviter l’émission d’environ

57 gigatonnes de CO

2

depuis 1971, soit presque deux années d’émissions au

rythme actuel (

source : WEO 2015

).

Face au défi climatique, l’énergie nucléaire apparaît ainsi de plus en plus comme

une composante indispensable du bouquet énergétique pour la production

d’électricité en base permettant un développement social et économique durable.

Compétitivité de l’énergie nucléaire

Les coûts liés à la production électronucléaire dépendent très peu du prix de

l’uranium. La part de la matière première dans le coût complet actualisé de

l’électricité nucléaire est en effet très faible et l’impact d’un doublement du prix de

l’uranium sur le coût de production complet de l’électricité est de l’ordre de 5 %

pour de nouvelles centrales.

A contrario

, les prix des énergies fossiles impactent fortement les coûts de

l’électricité produite par les centrales thermiques au charbon et surtout au gaz. En

effet, le combustible gaz représente entre 70 et 80%du coût complet de l’électricité

générée par une turbine à gaz à cycle combiné. Le prix du CO

2

est également une

composante importante de la structure de coût des centrales au gaz et surtout au

charbon, mais n’a pas d’influence sur le coût de l’électricité nucléaire.

Les prix du gaz et du pétrole peuvent fluctuer largement à court terme car ils sont

soumis à des risques géopolitiques, économiques et financiers : incertitudes très

élevées sur les coûts de production (offshore profond, gaz de schiste…), conjoncture

économique (crise financière et à sa suite crise économique), spéculation financière

sur le secteur des matières premières.

Néanmoins, la tendance haussière à long terme fait l’objet d’un consensus

(augmentation de la demande, bascule du charbon vers le gaz, épuisement des

ressources conventionnelles). Cependant, il y a des déséquilibres régionaux,

notamment pour le gaz.

Les variations de l’offre et de la demande restent donc les principaux déterminants

de l’évolution des prix des combustibles fossiles.

Alors que les prix du gaz sont à des niveaux élevés en Europe et en Asie, le gaz

est devenu très compétitif aux États-Unis grâce à l’extraction du gaz de schiste,

issue des avancées technologiques telles que la fracturation hydraulique des sols

et le forage horizontal. Il existe néanmoins des incertitudes importantes quant à

la volatilité de son prix, à sa compétitivité dans d’autres zones géographiques, à

ses réserves potentielles, et à l’acceptabilité des conséquences potentielles de

son exploitation pour l’environnement (pollution des sols et consommation d’eau

douce très importante notamment).

La dépendance croissante de l’Europe au gaz étranger rend

a priori

l’exploitation

de ce gaz de schiste attrayante. Pourtant, plusieurs défis se posent pour un

développement à grande échelle de la filière : la difficulté d’accès aux gisements

dans certains cas, les différentes réglementations des États européens ainsi que

les coûts de développement beaucoup plus élevés qu’en Amérique du Nord.

Le prix du CO

2

en Europe est resté à son niveau bas en 2016, notamment car les

réformes envisagées de l’EU-ETS

(1)

prendront plusieurs années avant d’être

effectives. Cependant, les engagements de plus en plus contraignants en matière

de réduction des émissions devraient tirer les prix du CO

2

vers le haut dans les

pays déjà dotés demarchés carbone alors que, dans les autres pays, une contrainte

carbone à moyen ou long terme semble inéluctable.

Ainsi, la volatilité observée sur les marchés des matières premières et l’incertitude

sur le niveau du prix du carbone rendent le coût de l’électricité issue du gaz ou du

charbon difficile à anticiper.

Par ailleurs, pour les pays exportateurs d’énergie fossile, l’énergie nucléaire

contribue à sécuriser des revenus souverains présents et futurs, en permettant de

valoriser l’utilisation de la ressource extraite à l’exportation plutôt qu’à la production

d’électricité locale.

(1) European Union Emission Trading Scheme : système communautaire d’échange de quotas d’émission.

SCÉNARIO DE PRIX POUR LE PÉTROLE

0

$

2015

/ baril

140

120

100

80

60

40

20

2015

2030

2020

2040

Source :WEO 2016.

SCÉNARIO DE PRIX POUR LE CHARBON

120

60

20

40

80

0

2015

2030

2020

2040

100

$

2015

/ tonne

Source :WEO 2016.

DOCUMENT DE RÉFÉRENCE

AREVA 2016

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