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notre exclusivisme, l’étroitesse de nos principes et l’effrayante et bouleversante
insuffisance de nos compréhensions.
Alors nous avons encore cette issue, cet absurde choix est encore possible : se
refermer et tracer un cercle autour de notre moisson, en faire le capital de ce qui
nous reste à vivre pour cette fois et l’exploiter à l’aune de notre discernement
relatif.
Mais la question – accepter la question et la vivre, l’endurer à chaque instant, en
chaque circonstance, par chaque énergie émise ou reçue, laisser sa constante
déflagration se produire sans la fuir ni s’en abriter dans une attitude ou une autre,
la conviction d’un rôle ou d’un autre, l’excuse d’une limitation ou d’une autre, ou le
refuge d’une croyance, d’un parti, d’une entreprise, ou encore la négation arbitraire
de tout sens et de tout cheminement : comme c’est rude, et comme c’est
impérieux !
Tout le temps elle pousse et elle flambe !
A quoi participe-t-on, à quoi se prête-t-on ?
Est-ce à la perpétuation de la même illusion et du même règne de la mort et de
l’inacceptable ?
Ou est-ce à la dé couverte, au déblaiement, à l’émergence de l’incarnation ?
Au service de quoi est-on mobilisé effectivement ?
Car s’il nous est impossible de nous abstenir de l’activité – le fait même d’être
manifeste implique une activité permanente -, plus on avance et plus s’ouvre le
regard de la conscience, et plus il devient impératif de saisir ou d’être saisi par
l’unité, dans l’activité même, et de la servie, de s’y donner.
Plus il devient important et essentiel que toute expérience active soit une
expérience d’union au Réel, quelles que soient ses conséquences : comme si, de
plus en plus, c’était tout simplement la seule véritable sécurité.
Comme si, concrètement et immédiatement, toutes les secondes et tous les gestes
qui ne sont pas saisis d’union sont volés, utilisés et récupérés par cette même
rapacité qui continue de tout engouffrer et de tout réduire et de tout reproduire,
jamais rassasiée, à perpétuité.
On peut quelques temps peut-être se contenter et se bercer de souhaits et
d’intentions, d’aspirations élevées et de la nourriture de l’idéal ; mais l’évolution ne
se soucie pas plus de nos idéaux que de nos trahisons : c’est une autre substance
qu’elle exige, et distille en nous à travers toutes nos souffrances, nos faillites, nos
débâcles et nos retours.
Comment reconnaître un acte juste ?
Ce ne peut être par les résultats perceptibles, puisque d’une part aucun effet ne
résulte d’un seul acte mais d’un ensemble de facteurs, et que d’autre part notre
perception même des résultats ne peut être que partielle, sinon conditionnée.
Est-ce dans l’atmosphère qu’il génère, le souffle qu’il porte, la qualité qu’il rend
présente ?
Depuis que je suis rentré, je suis à la recherche de la direction dans l’activité.
Il y a ce livre que je souhaiterais savoir accepté et reçu, quelque part, par
quelques-uns, comme l’enclenchement d’un mode de fonctionnement et de
circulation ; et il y a la continuation du travail de Matrimandir, dans une orientation