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son ombre, son contraire, une excitation pénible, le ferment de la fille qui provoque

et trahit.

*31-12-1999, Auroville :

Le dernier jour de l’année et, selon les opinions, le dernier jour du siècle, du

millénaire, et d’une ère dominée par la chrétienté.

Nous préparons les lieux pour le grand feu de l’aube.

Les journaux rivalisent de rétrospectives et d’historiques signifiants. Ni à l’Est, ni à

l’Ouest ne mentionnent-ils Sri Aurobindo, et c’est probablement juste : puisque nos

sommets de conscience collective ne sont encore que moraux, c’est-à-dire

inévitablement et irrémédiablement fragmentés, minés du dedans, impuissants et

cosmétiques, si le nom de Sri Aurobindo y était brandi, il faudrait presque s’en

inquiéter !

C’est la justice naturelle de l’évolution dans la pensée et le mental qui Le préserve

invisible de tout amalgame et de tout absurde nivellement.

Car Sri Aurobindo ne peut fournir ni drapeaux ni caution spirituelle au

perfectionnement d’une humanité qui ne s’est pas encore trouvée – qui commence

à peine, en fait, à chercher sa vivante divinité.

Pourtant, combien l’Inde souffre de L’ignorer, dans quelle imbécillité corrompue

s’est elle plongée de ne L’avoir encore reconnu, de Lui avoir préféré Gandhi, de Lui

préférer ses gnomes d’aujourd’hui sur le modèle d’Advani.

C’est bien sûr avec ambivalence que je poursuis cet exercice de formulation ; il y a

tant de tâches qui demandent service et attention, tâches autrement plus

« importantes » selon un certain code de valeurs, que mes réminiscences et

considérations personnelles à propos de la sexualité.

Au tribunal des hommes, inscrit et logé d’office dans chaque cerveau, les rôles sont

pour toujours distribués et toutes les voix sont entendues et enregistrées. Malheur

à celui qui les croirait toutes également, car elles s’annulent mutuellement, et ne

reste que le néant.

La seule voix qui sauve n’est pas une voix que l’on peut entendre, à laquelle on

peut obéir : c’est celle qu’il faut devenir.

Tout comme on ne peut guère honnêtement entreprendre de ranger le monde sans

avoir d’abord rangé sa propre chambre, on ne peut guère tenter de s’offrir comme

canal ou instrument sans s’être d’abord assuré de la nature des hôtes que l’on

héberge.

C’est justement contre cela que Sri Aurobindo, dans les termes les plus

catégoriques, mettait en garde ses premiers disciples – particulièrement durant la

période la plus cruciale de Son travail, dans les années 30 et 40, quand la

Conscience Force descendait jusque dans les soubassements du vital et jusqu’au

subconscient, vers le physique : l’obstruction était alors déchaînée et c’était une

guerre occulte déclarée, qui se manifestera physiquement par la guerre de 40-45,

entre la possibilité d’une évolution accélérée qui servirait la vérité de la Terre et des

hommes, et celle d’un contrôle totalitaire de l’humanité entière par le modèle

exclusif d’un surhomme sans amour.

Car ce sont justement ces hôtes que l’on héberge qui peuvent détourner la Force à

leurs propres fins sublimées, retardant ainsi indéfiniment le progrès nécessaire.

Ces hôtes sont des pouvoirs et des agents de possession.