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Il faut du temps pour commencer de comprendre un peu clairement sa propre

musique, et s’ouvrir à sa clé évolutive. Il faut bien, par exemple, ne plus être

soumis à l’ego, le sien propre comme celui des autres ou d’une collectivité

quelconque – que le pouvoir de l’ego soit dissous et remplacé par une perception

libre, directe et équilibrée es conditions qui prévalent à tout moment…

*9-1-2000, Auroville :

Ma musique intérieure, celle qui me porte, me pousse et m’appelle, me nourrit et

m’aimante, a sa fonction dans la vivante symphonie du monde, une fonction

spécifique et néanmoins complexe, qui m’est enseignée constamment, de l’intérieur

et par le haut et dans la fibre même de l’expérience : c’est mon métier intérieur

que j’apprend ainsi, avec plus ou moins de bonne grâce ; et ce métier-là, on ne

peut pas l’apprendre en une seule vie !

Une fois que l’on en prend conscience, et depuis cet instant de fusion et de

reconnaissance, on ne peut plus que rire de la notion même d’une seule vie

humaine et de la mort comme un anéantissement : cette croyance que la mort est

une disparition effective de soi est une notion absurde et comique à la fois ; car

c’est un non-sens, un impossible plus absolu encore que de stipuler l’arrêt de tout

mouvement dans l’univers.

La mort agit, oui ; mais elle ne continue d’agir et son phénomène ne continue de se

reproduire que par une nécessité évolutive. C’est une disparition, oui, une

résorption et une dispersion des matériaux d’une manifestation relative dans la

mesure où la conscience ne les a pas encore directement unifiés : non de la

conscience elle-même ; non de soi !

Ma musique, ma fonction est celle d’un soleil ; pas au sens d’une masse

spectaculaire de lumière ou d’une souveraineté exclusive ; mais au sens d’une

capacité à changer l’obscurité en lumière : à donner le jour.

C’est un fonctionnement à la fois universel, essentiel et solitaire, comme un travail

d’alchimie, qui demande une sorte d’ouverture intérieure complète et un ancrage

indéfectible, et de l’endurance.

Il y a là un aspect de neutralité ; pas comme une polarité neutralisée, mais plutôt

comme une position générique qui contient la polarité et la transforme.

Et c’est par cet aspect que la bisexualité est signifiante.

Toutes mes expériences et toutes mes relations, psychologiques et physiques mais

aussi intérieures, indépendamment du corps et des circonstances, tout comme

toutes ces relations que j’ai pu observer directement, m’ont convaincu de ceci :

notre approche de la sexualité est imbécile, et la cause d’une quantité formidable

de drames, de malentendus et de souffrances dont nous pourrions très bien nous

passer, la cause en fait d’une très grande part de la misère humaine – morale,

psychologique et physique. Et que cette imbécillité est induite et préservée par un

jeu de forces qui constamment se nourrissent des énergies ainsi dévoyées.

Cet état de choses remonte très loin dans le temps historique, et s’est si

tenacement inscrit dans la condition humaine que la seule issue à tout effort de

progrès spirituel a jusqu’à présent paru être le rejet radical et en bloc de toute la

sexualité et de tous les mouvements humains qui pourraient s’y associer.

Bien sûr la sexualité, en ce qu’elle sert les desseins d’une technique privilégiée par

la nature pour assurer la perpétuation de l’espèce, deviendra très probablement

obsolète pour l’espèce nouvelle à venir dont les fonctionnements physiques et

matériels seront directement conscients ; et ainsi l’on pourrait vouloir s’en libérer