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qu’ils n’ont désormais plus besoin que d’un apport tout à fait minimal et ponctuel et
espacé dans le temps pour seulement garder un équilibre relationnel avec la société
environnante. J’ai lu il y a quelques temps le témoignage d’une Australienne, je
crois, qui prétend être l’une des pionnières de cette technique d’alignement,
« preuves à l’appui ».
Cela m’avait donné, fugitivement, l’envie d’essayer ! Mais je m’étais vite rendu
compte qu’il n’y avait en moi aucune adhésion intérieure ; ce n’était même pas que
je doutais de la véracité de ses propos : simplement ce n’était pas, ou pas encore,
sur le chemin. Il manquait, dans la vibration ou l’atmosphère de ces récits et
comptes rendus, quelque chose d’essentiel.
Mais quel soulagement, quelle libération ce serait pourtant ! Etre physiquement
délivré de ce parasitage ; pouvoir librement – sans plus rien « devoir » à personne
– et rythmiquement faire l’apprentissage de sa propre contribution véritable au
monde…
*6-3-2000, Auroville :
Ici je vis dans la beauté, une beauté toute pétrie de grâce, une harmonie de
beauté : les arbres que nous avons plantés, les murs que nous avons levés, les
pierres et les roches placées, les objets honorés, les volumes et les lignes, et la
réponse merveilleuse de la Nature, le jeu de la lumière et les oiseaux partout, la
douceur vibrante de la Matière, comme cette beauté offerte et bienfaisante m’aide
et m’a tant de fois aidé à ne pas basculer, comme sa musique et son sourire et sa
richesse tranquille me retiennent et m’ont tant de fois retenu…
L’attrait du suicide est encore puissant : c’est le sens aigu, intenable, d’être dans un
cul de sac, une impasse. Ce n’est pas que je veuille le suicide : ce que je veux,
c’est progresser et Te servir.
Je ne veux déranger personne, occuper la place de personne, ne rien empêcher qui
soit bon ou nécessaire à d’autres : je ne veux d’autre rôle que le mien, quel qu’il
soit, dans Ton travail.
Et je ne sais pas m’y rendre ; je ne sais pas lire les indications : je ne comprends
pas les messages de la vie !
Il y a des choses qui peuvent encore s’exprimer dans le monde : cette sauvagerie,
cette volonté de faire souffrir la matière et les corps ; ces forces qui possèdent les
hommes ne sont ni humaines, ni animales, ni « naturelles » !
Je lis encore d’autres récits de rescapés Tchétchènes : ces choses se passent ici et
maintenant, dans ce monde matériel !
Certains de ces survivants ont remarqué que leurs bourreaux étaient drogués, qu’ils
avaient été délibérément mis dans un état second, induit pour qu’ils acceptent de
se livrer à ces influences et aux actes qu’elles leur dictent.
Combien de travail en nous-même, dans la substance, faut-il faire pour que ces
choses ne puissent plus nulle part se produire ? Pour que l’incarnation soit si dense
et si cohérente et si rayonnante que le monde physique et matériel soit enfin
protégé, aimé et célébré, pour que la vérité puisse enfin s’y trouver, y habiter, y
grandir et y jouer ?
*7-3-2000, Auroville :
Quand j’ai commencé ce journal, il y a maintenant 6 mois, le jour de mon départ
pour l’Europe, ce n’était pas pour moi seulement ; ce n’était pas exclusivement