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de fumées toxiques, Le chercher vivant, là, Le chercher présent dans tous les
moments ordinaires.
Jusqu’à ce que nous devenions capables de le trouver même dans la haine et la
souffrance et la purulence et la cruauté la plus sordide ou l’ambition la plus froide,
parce qu’Il nous aura fait toucher le levier au-dedans de nous-même et nous aura
appris à changer.
Il y a des sortes de souffrance qu’il faudrait pouvoir annuler pour les autres, pour
tous les autres, à tout jamais.
On peut concevoir une harmonie si vaste, complexe et complète qu’une certaine
qualité de souffrance y trouve sa juste place, cette souffrance qui brûle et aide à
grandir, qui consume les scories, arrache la petite formation dissimulée et nous
délivre d’un égoïsme bien déguisé, qui nous révèle notre petitesse et par laquelle
une grâce nous tire en avant.
Mais c’est avant tout d’une puissante harmonie dont nous avons besoin.
Notre capacité mentale la plus accomplie peut nous aider à manifester une
harmonie ordonnée, une clarté sereine et une égalité inspirée ; notre capacité vitale
la plus accomplie peut nous aider à réaliser une intense harmonie, un déploiement
raffiné, une richesse ardente. Mais l’ego en nous prévient leur alliance.
Seule la conscience, qui est unité, peut assigner à chacune sa place juste et
complémentaire et sa dynamique féconde.
*1-3-2000, Auroville :
Hier, journée du 29 Février – année bissextile, et jour anniversaire de la descente
de la Force et de la Lumière Supramentales dans l’atmosphère physique de la
Terre, le 29 Février 1956 – a été pour moi, dans mon corps, une journée
heureuse : il y avait l’équilibre juste et la complémentarité harmonieuse d’un
service physique actif orienté, d’une service émotionnel créatif appelant la beauté
et d’un service intérieur vers une atmosphère consciente et réunie ; il y avait une
certaine perfection dans le détail, comme dans le rythme et la concordance ; il y
avait Ta musique, pour tous, et une douceur de réalisation collective.
J’ai passé presque tout le jour en plein soleil sur les dalles de pierre orangée de
l’amphithéâtre : Shiva, Charudatta et quelques autres m’ont aidé à modeler une
grande forme de sable, puis à la couvrir et l’emplir de fleurs, des milliers de fleurs,
orange dorées et orange claires et blanches, les blanches tubéreuses de la nouvelle
création et les boutons de jasmin de la pureté ; puis, quand le soleil est descendu
derrière la cime des grands arbres de Service et que tous étaient assis sur les
gradins, nous avons allumé la lampe, sa flamme dansant dans le vent du soir juste
au pied de l’Urne, sur son lit de fleurs, et diffusé jusqu’aux couleurs du crépuscule
Ta musique d’orgue.
Le soir, notre troupe de théâtre a joué une pièce originale représentant un moment
crucial dans la vie de Nishtha (Margaret Woodrow Wilson) lorsqu’elle choisit, malgré
les formidables pressions qui s’exerçaient sur elle, de demeurer près de Vous pour
se donner à Votre travail ; et ce fut une très bonne performance, intelligente et
sobre et drôle et ouverte et tendre et bien centrée.
Alors ? De telles journées devraient être fréquentes, au lieu de demeurer
exceptionnelles ; ce sont des journées qui rechargent et ressourcent, nécessaires et
bonnes, c’est le sens de la Fête, qui devrait recouvrer sa proximité et générer le
sens d’un présent progressif…
Mais qu’est-ce que le progrès ?